Trinh Công Luân, médaillé paralympique à 51 ans

Trinh Công Luân est devenu l’athlète le plus âgé de la délégation sportive vietnamienne à être sacré aux 12es Jeux d’Asie du Sud-Est pour handicapés en décrochant deux médailles d’or et une de bronze.

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Công Luân pose avec le drapeau national après avoir remporté l’or du lancer du disque F56 aux ASEAN Para Games 12.
Photo : CTV/CVN

Les 12es Jeux d’Asie du Sud-Est pour handicapés (ASEAN Para Games 12) ont eu lieu du 3 au 9 juin au Cambodge. Le Vietnam a obtenu des succès au-delà des attentes en se classant parmi les trois meilleures délégations, avec 66 médailles d’or, 58 d’argent et 77 de bronze.

Avant la phase finale du lancer du javelot F56, l’athlète birman Si Thu Htet a prédit le champion de cette année. “Je vous assure que cet homme sera le vainqueur. Je serai deuxième derrière lui”, a-t-il déclaré, désignant nonchalamment son grand rival vietnamien Trinh Công Luân (catégorie F56).

Il n’avait pas tort. Công Luân a défendu son titre avec un lancer de 24,49 m. Il est suivi par Si Thu Htet, avec une performance à 20,02 m.

À l’âge de 51 ans, il est devenu le champion le plus âgé de la délégation vietnamienne lors des ASEAN Para Games 12. En plus de la médaille d’or au lancer au javelot, il a également remporté l’or au lancer du disque et a décroché le bronze en powerlifting. Sa performance a laissé Si Thu Htet, les autres concurrents et les journalistes impressionnés.

Parcours de 30 ans

Công Luân a souffert de paralysie des jambes suite à la poliomyélite alors qu’il n’avait que 11 mois et vivait dans la province de Cà Mau (Sud). En 1990, à l’âge de 18 ans, il est arrivé à Hô Chi Minh-Ville pour poursuivre ses études à l’Université ouverte. C’est là qu’il a commencé à pratiquer le sport pour améliorer sa santé et s’intégrer en toute confiance dans la communauté.

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Công Luân (catégorie F56) en compétition aux ASEAN Para Games 12 disputés en juin dernier au Cambodge.
Photo : CTV/CVN

Depuis 1993, il est impliqué dans l’handisport et a constamment obtenu des médailles chaque année lors de compétitions nationales et internationales. “Mon objectif initial était de faire du sport pour améliorer ma santé, ce qui est important pour tout le monde, en particulier pour une personne handicapée comme moi”, a-t-il partagé. Et d’ajouter : “Mais ensuite, le sport est devenu ma passion. Je m’entraîne pour obtenir les meilleurs résultats pour moi-même et pour le pays lors des compétitions à l’étranger”.

Après avoir obtenu son diplôme universitaire, Công Luân a travaillé en tant que designer et technicien dans un journal sportif, tout en continuant à s’entraîner et à concourir. Après le travail, il se rendait sur le terrain en fauteuil roulant, s’échauffait et s’entraînait au lancer.

Il faisait de son mieux pour réaliser les lancers les plus longs au javelot et au lancer du disque, et trouvait son bonheur à passer des heures à les lancer et à les ramasser encore et encore. Son amour pour le sport était si grand qu’il a décidé de quitter son emploi au journal pour devenir un athlète à plein temps. Ce fut l’une des décisions les plus difficiles de sa vie car il aurait peu d’argent pour subvenir à ses besoins quotidiens.

En tant qu’athlète handicapé, il n’avait pas de salaire. Sa seule source de revenus provenait des primes qu’il recevait lors de grandes compétitions. Une défaite signifiait qu’il n’aurait plus d’argent du tout. C’est peut-être pour cela qu’il remportait si souvent les tournois dans lesquels il s’engageait.

C’était un défi mais aussi une motivation pour Công Luân, qui a dominé les tournois locaux et est devenu un membre régulier de l’équipe vietnamienne lors des événements sportifs internationaux.

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Des mascottes et médailles que Công Luân ont remportées aux ASEAN Para Games 12.
Photo : CTV/CVN

À ce jour, Công Luân possède une collection de 17 médailles d’or aux ASEAN Para Games, dont deux remportées à Phnom Penh. Il a également remporté une médaille d’argent aux Jeux asiatiques de 2010 et détient le record des Jeux FESPIC avec un lancer du disque à 9,60 m en 2006.

“J’ai de la chance d’obtenir de bons résultats dans les compétitions, ce qui me permet de gérer ma vie. Sinon, les choses seraient vraiment difficiles”, a-t-il déclaré.

Après des décennies de travail acharné, il a trouvé une femme qui l’aime et veux vivre avec lui, et a économisé suffisamment d’argent grâce aux bonus pour acheter un terrain et construire une maison pour sa famille.

Géant du sport

“Il participe à des compétitions depuis plus de 30 ans et n’est jamais rentré les mains vides. Il a remporté des médailles d’or à tous les ASEAN Para Games auxquels il a participé, ce qui est un exploit incroyable”, a déclaré l’entraîneur Dang Van Phuc. Et de poursuivre : “C’est un athlète assidu et patient qui est un symbole pour toutes les personnes handicapées. Il inspire les gens à s’entraîner et à réussir”.

Avant les ASEAN Para Games 12 au Cambodge, en accord avec les espoirs de victoire de ses amis, Công Luân croyait qu’il remporterait l’or. La seule question était de savoir combien de médailles d’or il pourrait obtenir et s’il pourrait établir des records dans chacune de ses trois épreuves.

“Je suis rigoureusement les exercices et les instructions de mes entraîneurs, ce qui m’aide à donner le meilleur de moi-même. J’ai simplement peur de me blesser avant les compétitions. Ce serait comme gâcher tous mes efforts”, a-t-il déclaré.

“Je n’abandonne jamais. Les gens peuvent parcourir un long chemin, tout comme moi. J’ai juste besoin d’un peu plus de temps pour y parvenir. Je me suis dit que je continuerai jusqu’à ce que j’atteigne mon objectif. Les médailles valent tous mes efforts. Un autre objectif est de renforcer la confiance des personnes handicapées. J’espère qu’elles pourront voir que leur handicap ne devrait jamais les empêcher de pratiquer un sport et de réussir”, a-t-il avoué, des étoiles dans les yeux.

Phuong Nga/CVN

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