Cambodge. Après 38 ans au pouvoir, Hun Sen met en selle son fils Hun Manet, élu député

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Hun Manet n’a pas tremblé dimanche en attendant les résultats des élections législatives, au Cambodge où il a décroché pour la première fois un siège de député. Pas parce qu’il est général 4 étoiles et commandant en chef adjoint de l’armée. Plus simplement parce que, comme tous les candidats du Parti du peuple cambodgien au pouvoir, le fils du Premier ministre Hun Sen n’avait dans sa circonscription de la capitale Phnom Penh que des concurrents fantoches, cooptés par le pouvoir.

Immense fortune

La seule opposition crédible, le parti de la Bougie, a été interdite de scrutin en mai, sous un prétexte administratif bidon. Le PCC va donc rafler tous les sièges, comme en 2018. Ainsi va la démocratie dans le Cambodge de Hun Sen, 70 ans, au pouvoir depuis 38 ans.

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Hun Manet député, c’est clairement la succession de papa qui se met en place. Car il faut être élu au Parlement pour briguer le poste de Premier ministre. Et qui mieux que son fils de 45 ans pour prendre la relève et veiller sur l’immense fortune familiale (on parle de 200 millions d’euros) constituée au fil des décennies.

Génocide khmer

Le contraste père/fils est pourtant saisissant. Pas seulement parce que Hun Sen a le visage sévère et la démarche raide, quand Hun Manet a le sourire facile et la gestuelle déliée.

En 1975, âgé de 18 ans, le fils de paysans Hun Sen a participé et perdu un œil lors de la prise de Phnom Penh par le régime génocidaire des Khmers rouges, avant de faire défection et de revenir dans les fourgons vietnamiens pour ne plus lâcher le pouvoir.

Hun Manet, au même âge, est reçu à la célèbre école militaire américaine de West Point, avant de décrocher une maîtrise à l’Université de New York et un doctorat en économie de l’Université britannique de Bristol, puis de dérouler une carrière dorée dans l’armée cambodgienne.

Un CV qui, pour certains, pourrait augurer d’une évolution positive du régime vers davantage de libertés pour les 16 millions de Cambodgiens, voire d’un rapprochement avec l’Occident au détriment du grand allié chinois. Les autres rappellent que les rejetons successifs de la dynastie des Kim en Corée du Nord sont tous passés par de huppés pensionnats suisses. Sans que la dictature nord-coréenne ne bouge d’un iota.

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