Seine-et-Marne : ce coureur a attendu huit ans pour réaliser sa course la plus symbolique

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Un départ de nuit à 4 h du matin (heure locale) pour deux heures de course dans la jungle. Au lever de soleil, une ascension de sept cents marches pour atteindre un temple, courir au cœur des sanctuaires sacrés d’Angkor (Cambodge), de pistes sablonneuses et de villages reculés sous une température de 35 degrés et un taux d’humidité de 70 %. Le décor est planté pour l’athlète seine-et-marnais, Nicolas Maréchal. 

Originaire de Bailly-Romainvilliers, ce sportif de 43 ans est parti au Cambodge afin de participer, avec mille autres coureurs, samedi 27 janvier 2024, à l’une des six distances que propose l’ultra-trail d’Angkor. La catégorie reine est le 100 km, avec d’autres parcours de 8, 18, 32, 42 et 64 km. Nicolas Maréchal finit deuxième de cette épreuve de 100 km, et monte sur le podium avec un maillot du Paris-Saint-Germain, brandissant le drapeau cambodgien, les racines de sa femme et de sa belle-famille. Tout un symbole.

Mes beaux-parents étaient fiers de voir un membre de la famille sur le podium, avec le drapeau cambodgien.

Nicolas Maréchal

Un acte manqué

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Tout a commencé il y a huit ans, lors d’un voyage en famille au Cambodge. « On a appris l’existence de cette course une semaine avant de partir. Au moment où la course allait démarrer, nous aurions déjà été de retour en France, se remémore-t-il. Cette course a une résonance particulière à mes yeux », ajoute-t-il, ému. 

De 2016 à 2024, Nicolas Maréchal n’a pas pu concrétiser ce désir de courir sur les terres de sa belle-famille. « L’organisation m’avait offert un dossard. Je me suis interrogé et j’en ai parlé à ma femme. Elle m’a dit tout de suite que c’était un signe du destin ! Alors, je me suis organisé. J’ai pris les billets d’avion, hôtel le même jour et je suis parti seul. C’est une course qui ne tombe pas pendant les vacances scolaires », commente-t-il. 

Une organisation qui n’a pas découragé le coureur. « Quatre jours de voyage, avec des escales de 13 h pour repartir dès le lendemain de la course. Je suis arrivé lundi en France pour partir travailler, dans la foulée, dans mon entreprise », déclare Nicolas Maréchal. 

Le parcours traversait certain temples d'Angkor.
Le parcours traversait certains temples d’Angkor. ©Photo transmise à La Marne

Un défi de taille

Lors de son arrivée au Cambodge, Nicolas Maréchal a dû très vite s’acclimater. « Quand je suis parti de Paris, il faisait -6 °C. À mon arrivée au Cambodge, il faisait 25° à 6 h du matin ».

Le départ de la course a été donné à 4 h du matin. « Il a fallu trouver sa trace dans une section du parcours plutôt typée jungle en pleine nuit, à la frontale, ce qui n’était pas simple. Mais il faisait relativement doux : environ 20 °C », se souvient-il.

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Un mental à toute épreuve

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Les derniers kilomètres pour ce Seine-et-Marnais ont été les plus éprouvants mentalement. « La deuxième boucle de 36 km était en pleine campagne, j’ai été seul tout le long, en plein soleil, pas une forêt où se mettre à l’ombre, uniquement de longues lignes droites de pistes de sables ocres, encouragé par les buffles qui se baignaient dans les quelques rizières aux alentours », témoigne-t-il avant de saluer le soutien de sa femme.

« Il faisait 35 degrés et environ 70-80 % d’humidité, le corps a beaucoup souffert. Il devient difficile de courir, de s’hydrater et même de s’alimenter. J’ai pu passer un coup de fil à mon épouse vers les 80 km, pour qu’elle me motive un peu. Avec le décalage horaire, il faisait encore nuit en France. Elle a toujours su trouver les mots pour me donner la force de ne pas baisser les bras. J’ai fini extrêmement déshydraté et affamé, mais ça en valait largement la peine. J’avais encore un peu de force pour vivre l’émotion lors de mon arrivée sur la ligne, sur la terrasse des éléphants à Angkor Wat », conclut-il. 

15 h d’entraînement par semaine

Nicolas Maréchal est un adepte de l’ultra-trail. « Je pratique 15 heures d’entraînement par semaine. J’ai fait plusieurs fois le Marathon des Sables [une course à pied de 250 km dans le sud du Sahara, NDLR], j’ai fait beaucoup de course dans le désert notamment », explique-t-il. 

Samedi 16 décembre, le coureur s’est diversifié dans ses courses. « Je suis arrivé deuxième au trail de la Grande Ourcq, avec une course de 95 km, de nuit, sur la voie publique ouverte à la circulation dans le Pays de l’Ourcq. C’était à l’opposé de ce que j’avais vécu jusqu’à présent : il pleuvait, il faisait froid, on ne voyait rien », énumère l’athlète.

Nicolas Maréchal (droite) avec l'organisateur français de cet ultra trail, Jean Claude Le Cornec.
Nicolas Maréchal (droite) avec l’organisateur français de cet ultra trail, Jean Claude Le Cornec. ©Photo transmise à La Marne

Il y a eu un gros volume d’entraînement de décembre à janvier. J’ai parcouru 500 km avant d’arriver au Cambodge, rien qu’en janvier.

Nicolas Maréchal

Après les bons résultats en Asie, le père de famille ne compte pas s’arrêter là. « En mars et en avril, je vais participer à la Race Across Paris, une épreuve de vélo sans balise et sans ravitaillement, sur une distance de 500 km. Il y a aussi le semi-marathon de Montréal, et puis de belles dates arrivent aussi en montagne », se réjouit-il, tout en confiant un souhait : « J’aime vivre des expériences différentes. J’aimerais beaucoup courir en Amérique du Sud ou quelque chose comme ça… afin de connaître d’autres types d’environnement ». 

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