PORTRAIT. Une course extrême pour sauver les enfants du Cambodge : rencontre avec Hugues-Marie, arrivé 17e au Marathon des Sables

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Hugues-Marie de Couesnongle vient d’Indre-et-Loire et a terminé 17e de l’une des courses les plus difficiles au monde, le marathon des sables. Sa motivation : sortir les enfants du Cambodge de la rue.

Il n’est pas du style à se mettre en avant, non, très peu pour lui. C’est pourtant un homme très engagé qui s’est aligné sur l’une des courses les plus difficiles au monde. Hugues-Marie de Couesnongle est un adepte d’efforts ultimes. Courir, oui, mais à condition qu’il y ait du sens.

Le Tourangeau, père de 5 enfants, a décidé de relever ce défi de dizaines de kilomètres par jour, par plus 50°C ressenti, pour l’association « Pour un Sourire d’Enfant« . Cette association sort les enfants les plus pauvres du Cambodge de la misère. « En 25 ans, elle a sauvé 12 000 enfants de la rue« , précise le Rochecorbonnais. 

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Une fois aligné, impossible de renoncer. Ce Marathon Des Sables se court sur 5 principales étapes allant de 36 à 90 kilomètres dans le désert marocain. La course est ouverte aux marcheurs, par étapes, en autosuffisance alimentaire et en allure libre avec obligation pour chaque concurrent de porter son équipement (nourriture et matériel obligatoires).

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L’une des principales difficultés était donc de gérer le poids du sac : « Il doit être  minimum de 6,5kg lors du  contrôle des sacs au départ. Mais beaucoup ont des sacs de 9, 10, 11kg ! J’ai quand même regretté d’avoir été un peu radin sur le tapis de sol… 70g de mousse pour le haut du corps n’est pas suffisant !« , dit-il avec une pointe d’humour. 

Pour cette  37e édition, le « MDS » réunit 1200 partants de tous les horizons, dans le Sahara fin avril, début mai. Durant 250 kilomètres, les « élites » vont côtoyer des fous du désert, des retraités, des néophytes dans les lacs asséchés, les dunes et les djebels, des  reliefs très abrupts et caillouteux où il est très délicat d’évoluer.

Les favoris étaient les frères El Morabity : l’un gagnera, l’autre sera éliminé pour tricheries à l’issue de la 4e étape. Surpris, Hugues-Marie de Couesnongle est classé dans la catégorie « Elite » avec les deux spécialistes de cette épreuve si particulière. Lors de la première étape, vers le 30e kilomètre, Hugues-Marie s’aperçoit que sa flasque d’eau s’est vidée dans son sac. « Il ne me reste que quelques gorgées et le vent de face et le soleil assèchent la gorge : dès lors, l’équation est difficile : vaut-il mieux se presser ou bien marcher plus longtemps au soleil ? » Finalement, il n’optera ni pour l’une ni pour l’autre des solutions et terminera la première étape 19e sur 1100 concurrents, en 3 heures et 37 minutes. 

Gérer l’eau, justement, c’est l’autre grosse difficulté : « Les réserves d’eau sont limitées à 12-14 litres par  jour par 40°C. Cela fait réfléchir à notre utilisation courante chez nous, et des moyens à mettre en place pour la préserver ! Heureusement, le soir, une fois arrivé, nous profitions de l’esprit de groupe : les premiers sur le bivouac cherchent du bois, des pierres pour le feu, retirent les cailloux sous le tapis de tente, aident les arrivants. Entre étirements, préparation de la cuisine, il y avait un petit air de camp scout ! » s’amuse le Tourangeau.

Un soir, on a eu 30 minutes de tempête de sable ! On s’est barricadé sous la tente, nous tenions fort les poteaux et pendant ce temps-là, les Espagnols chantent à tue-tête !

Hugues-Marie de Couesnongle, coureur tourangeau

Les journées se succèdent non sans petits bobos pour le Tourangeau : des petites ampoules essentiellement. Vient alors la 4e étape, la plus terrible : 90 kilomètres. Parti à 10h, le cadre de la CNAV, est tout de suite saisi par le « four marocain« .

« Je suis reparti dans la même dynamique de course qui m’avait portée la veille, me fixant des allures, des objectifs intermédiaires, et veillant à la gestion de l’eau. Malgré cela, la chaleur intense de cette journée a fait que les 2 bouteilles de 1.5L fournies aux CP se sont retrouvées un peu juste.« 

Mais cette étape restera un beau moment quand il rencontre un journaliste marocain participant à l’épreuve : « Au 50-60e j’accuse le coup de la chaleur accumulée, et ralentis le rythme. C’est alors que je rencontre Mohammed, journaliste à Casablanca, vraiment sympa et avec qui j’ai passé les 30 derniers kilomètres ou plutôt je me suis accroché à lui jusqu’à l’arrivée ! » 

Quand on lui demande ce qu’il retient de cette aventure, le trentenaire nous répond avec philosophie : « ‘L’homme se découvre quand il se mesure avec l’obstacle nous dit St Exupéry : j’ai pris la mesure de ne pas s’encombrer de choses non indispensables. Il faut être minimaliste ! Ce sera un atout pour faire les prochains sacs pour les randos en famille ! Mais sinon, je me connais mieux et sur les capacités du corps face à une extrême chaleur. » Cet homme à tout faire, excellent bricoleur et papa poule, termine finalement 17e d’une course hors norme. Mais cela, il ne vous le rappelle pas, ce n’est pas son style ni sa philosophie de vie. 

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