Elections au Cambodge : le parti de l’autocrate Hun Sen revendique un triomphe attendu

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Après avoir écarté tous les opposants crédibles du régime, le Parti du peuple cambodgien affirme avoir remporté un «raz-de-marée» lors des élections législatives de ce dimanche 23 juillet.

Un «raz-de-marée» qui ne convainc personne. Dans l’attente des résultats officiels des élections législatives qui se sont tenues dimanche 23 juillet au Cambodge, le porte-parole du parti du Premier ministre, Hun Sen, en poste depuis 1985, a revendiqué un triomphe. «Nous avons remporté une victoire écrasante […], mais nous ne pouvons pas encore calculer le nombre de sièges», a-t-il déclaré. Et de se réjouir des chiffres officiels de la participation, estimée provisoirement à 84% alors que l’opposition avait appelé à boycotter le scrutin. «Le peuple cambodgien ne laissera pas les groupes de tricheurs détruire le pays», a commenté l’autocrate sur Telegram.

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Tous les adversaires crédibles du régime avaient été écartés de l’élection, à laquelle participaient, en plus du Parti du peuple cambodgien (CPP) de Hun Sen, dix-sept formations dépourvues de poids politique. Le principal mouvement d’opposition, le Parti de la bougie, avait notamment été exclu pour ne pas s’être enregistré correctement auprès de la commission électorale. Son fondateur, Sam Rainsy, est en exil à Paris et visé par une interdiction de se présenter à des élections nationales pendant vingt-cinq ans ; un autre leader d’opposition purge en résidence surveillée une peine de vingt-sept ans de prison à laquelle il a été condamné au printemps.

Transition en perspective

«L’élection de dimanche est une farce, une ruse pour tenter de faire croire aux membres crédules de la communauté internationale que le Cambodge est une démocratie», avait prévenu samedi 22 juillet Phil Robertson, porte-parole de l’ONG Human Rights Watch en Asie, dans Libération. Dans ce contexte, le CPP pourrait rafler l’ensemble des 125 sièges de l’Assemblée nationale, comme cela avait été le cas lors du précédent scrutin législatif, en 2018.

Le Cambodge attend désormais un passage de témoin formel entre Hun Sen, 70 ans, et son fils Hun Manet, 45 ans, général quatre étoiles formé aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne, qu’il a désigné publiquement comme son successeur en 2021. Le calendrier de la transition demeure indéterminé et celle-ci devrait s’étaler de manière très progressive, tant Hun Sen contrôle l’essentiel du pouvoir dans ce pays de près de 17 millions d’habitants. «Nous avons exercé […] notre devoir et notre droit de citoyen à voter pour choisir le parti que nous aimons pour diriger le pays», a déclaré l’héritier aux journalistes après avoir voté dans un bureau de la capitale Phnom Penh, où il se présentait comme tête de liste. Interrogé sur ce qu’il ferait une fois au pouvoir, Hun Manet a répondu qu’il «n’avait rien à déclarer là-dessus».

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