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Ca circule sur internet : Tribunal de Cahors : deux ans de prison pour avoir mis le feu à un bar avec des gens barricadés à l’intérieur

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Le suspect des vols à Figeac est convoqué devant le tribunal correctionnel de Cahors en octobre 2023.
Le tribunal correctionnel de Cahors. ©Actu Lot

Ce vendredi 18 août 2023, David*, 29 ans, originaire de Cahors, a été présenté devant le tribunal correctionnel de Cahors en comparution immédiate pour dégradation et détérioration de biens d’autrui par un moyen dangereux. Des faits qui se sont révélés d’une rare violence. Une chef d’accusation qui a bien failli être celui de tentative de meurtre.

Il met le feu au bar de Catus, près de Cahors

Les faits se sont déroulés dans la nuit du 12 au 13 août 2023, sur la commune de Catus. Alors qu’une fête d’anniversaire se déroulait au bar de la Halle, un groupe de jeunes débarque au milieu de la fête et agresse les participants avec une bombe au poivre vers 1 h 20 du matin. Les gendarmes sont appelés, la situation revient au calme, la fête se termine. Puis une heure plus tard, les gendarmes sont de nouveau appelés. Cette fois, un nouveau groupe est venu menacer les participants à la fête, à coup de barre de fer sur la vitrine. L’un d’entre eux mime le geste d’allumer un briquet, puis jette un papier enflammé et met le feu à la vitrine. Une douzaine de personnes se sont barricadées à l’intérieur du bar pour échapper à ces agresseurs. Devant la force des flammes, un liquide inflammable aurait été répandu.

Les personnes barricadées réussissent à éteindre l’incendie

Heureusement, les personnes barricadées à l’intérieur ont réussi à circonscrire l’incendie avant même l’arrivée des pompiers avec un extincteur et des seaux d’eau.  David est accusé d’avoir allumé cet incendie et doit répondre devant les juges de cet acte.

Peu après ces faits, David et les autres individus prennent la fuite. Ils sont retrouvés plus loin, alcoolisés et endormis dans une voiture.

David est placé en garde à vue, et après avoir décuvé de l’alcool bu la veille, il déclare dans un premier temps avoir juste été devant la vitrine. Il avoue ensuite avoir pris un papier pour mettre le feu « pour faire peur aux darons qui avaient tapé les petits jeunes », à savoir le premier groupe à être allé interrompre la fête à 1 h du matin.

Néanmoins, le président du tribunal insiste bien sur le fait que ce sont les faits de l’incendie qui sont jugés ce vendredi, les autres étant toujours en cours d’investigation.

« Je n’aurais pas dû faire ce geste »

David a onze mentions à son casier judiciaire, pour des faits commis ces dix dernières années. Il est sorti de prison le 23 juillet 2023 et était sous le coup d’une période probatoire lorsque l’incendie a été allumé au bar des Halles à Catus. « J’ai été entrainé par l’effet de groupe, le briquet à travers la vitre, c’était pour qu’ils le voient, pour faire peur, j’ai fait la grande gueule, mais je n’aurais pas dû faire ce geste » explique-t-il au tribunal, assurant que c’est un autre membre du groupe derrière lui qui a dû jeter le liquide inflammable. « Je reconnais avoir voulu leur faire peur, mais moi aussi j’ai eu peur quand j’ai vu les flammes, je me suis enfui. Je n’ai pas mesuré les conséquences ». Il ne connait qu’une seule des personnes qui l’accompagne et assure ignorer le nom des deux autres.

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« Les gens se sont barricadés à l’intérieur, ils ont mis des meubles pour vous empêcher de rentrer devant les portes de devant et de derrière. Entre le feu, les fumées et le risque d’intoxication, on aurait pu être devant une cour d’Assises » scande le président du tribunal pour faire comprendre à David la gravité de ses actes.

Des victimes traumatisées

Le président du tribunal s’inquiète aussi de cette violence que manifeste David, entre son addiction à l’alcool et ses mentions au casier pour des faits de violence. Une violence qu’il ne sait pas expliquer, hormis par la boisson.

De leur côté, les victimes ont eu extrêmement peur et sont traumatisées. L’employé du bar, qui se porte partie civile et s’est vu attribuer 5 jours d’ITT (incapacité temporaire totale) en raison du traumatisme psychique, témoigne de sa frayeur. « Je l’ai vu mettre le feu. À ce moment-là, son visage était sans âme, sans émotion, comme s’il était vide, comme s’il savait très bien ce qu’il faisait : nous faire sortir ou nous faire mal, mais pas nous faire peur ». Il s’est focalisé sur David et n’a pas vu s’il y avait quelqu’un d’autre derrière qui aurait pu jeter un liquide inflammable. D’autres personnes bloquées dans ce bar, dont celle qui fêtait son anniversaire et les deux mineures sont également particulièrement choquées par cette soirée.

Un danger pour la société ?

« C’est un repris de justice qui essaye de vous enfumer » adresse le procureur à l’attention des juges. Il souligne que les témoignages attestent de sa volonté à mettre le feu. « Vous faites le geste d’allumer le briquet, vous saviez qu’il y avait quelque chose, un liquide inflammable. »

« Vous prenez la fuite parce que vous avez peur, mais c’est pour vous que vous avez peur, vous avez peur de vous faire prendre ! » poursuit-il.

Il souligne enfin qu’il n’y a pas eu de blessé, mais que ces flammes auraient pu avoir des conséquences dramatiques, d’autant que le bar est au cœur du village, au milieu des habitations et des commerces, dans un été où nombre d’incendies font des ravages… « Les faits sont d’une gravité exceptionnelle avec une personnalité dérangeante, c’est du sadisme, ce goût pervers de faire souffrir » continue le procureur, rappelant des faits d’une rare barbarie pour lesquels il a été condamné il y a 10 ans lors d’un vol avec séquestration. « Vous êtes un danger pour la société, il faut une peine en conséquence » ajoute-t-il tandis qu’il requiert la révocation de son sursis probatoire en cours, et une peine de deux ans de prison ferme avec maintien en détention et interdiction de paraître à Catus pendant 5 ans.

Un accident ?

L’avocat de David, maître William Brullot, souligne pour sa part que l’origine du feu pose problème, comme l’absence de trace de liquide inflammable sur les chaussures ou les vêtements de David ainsi que dans sa voiture. Il insiste sur le fait que David n’avait aucune volonté incendiaire, qu’il n’a pas un profil de pyromane et ne serait pas resté dormir dans la voiture si tel était le cas. Il relève également la dureté des mots du procureur. « Il ne faut pas faire un exemple de ce dossier, cet incendie est un accident, ce n’est pas volontairement qu’il a mis le feu, il y a des éléments inexplicables » ajoute-t-il. « Que faire pour ce garçon, de la prison brute ? Il n’y a rien derrière. Moi, je crois que c’est quelqu’un qui a besoin d’être soigné, il lui faut une épée de Damoclès sur la tête, et pour cela il y comme outil le sursis probatoire renforcé. Il sera encadré. »

Prison ferme

Le tribunal déclare David coupable, et le condamne à 24 mois de prison dont six mois de sursis probatoire renforcé, à sa sortie obligation de travail, obligation de soins tant addictologiques que psychologiques, indemnisation des victimes, ne pas paraître sur la commune de Catus, interdiction de fréquenter des débits de boissons, d’entrer en contact avec les victimes, interdiction de port d’arme pendant 5 ans, et révocation totale de son sursis probatoire de 6 mois en cours.

Le président du tribunal justifie cette peine par la gravité des faits dans un contexte où il était particulièrement surveillé. Il exprime l’inquiétude du tribunal pour l’avenir devant l’absence de paroles ou regrets pour les victimes. Il lui enjoint de bien suivre les soins psychologiques et addictologiques afin que ce parcours de violence commencé il y a 10 ans s’arrête enfin. David a dix jours pour faire appel.

*Le prénom a été changé

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