Ambre a mené une mission humanitaire au Cambodge en tant qu’infirmière. Elle raconte.
De tout temps, de la sphère religieuse à la sphère laïque, les hommes ont veillé sur la « fin de vie ». Elle intrigue certains, elle effraie d’autres. Dans le milieu médical et plus particulièrement dans le service des soins palliatifs, elle y est plus présente que jamais. Mais elle n’en a en rien inquiété, Ambre Uceda.
À 23 ans, cette jeune Lot-et-Garonnaise a décidé de consacrer son début de carrière à l’accompagnement des patients vers leur ultime voyage, à l’Institut Sainte-Catherine, l’établissement médical spécialisé dans le dépistage et le traitement des tumeurs cancéreuses d’Avignon. Une vocation singulière qui s’est éveillée en elle durant sa deuxième année d’étude et qui n’a fait que se confirmer pendant un voyage humanitaire, à plus de 12 000 kilomètres de la France, au Cambodge.
Depuis petite, Ambre a cette sensibilité, celle de vouloir aider les gens qui l’entourent. Les sciences l’ont toujours attiré mais ce n’est qu’après une expérience personnelle, que la jeune lot-et-garonnaise décide de se tourner vers des études d’infirmière. D’années en années, de stages en stages, elle s’épanouit, elle trouve sa voie. Mais ce n’est véritablement qu’en troisième année d’étude que sa vie professionnelle prend un tournant.
« Tous les étudiants de troisième année ont la possibilité de réaliser un stage humanitaire à l’étranger. Dès ma première année d’étude j’avais en tête ce projet. Je voulais absolument le faire. Alors quand le moment est venu pour moi, j’ai intégré l’association humanitaire de l’école, AHESIA, et nous avons commencé à monter le projet 2 022 » explique-t-elle.
En quelques mois seulement, Ambre, accompagnée et épaulée par deux copines infirmières, choisit une destination fiable, trouve une association partenaire sérieuse, récolte des fonds à la fois financiers et matériels. « Nous voulions trouver une destination où il y avait réellement un manque d’aide humaine. Nous avions pensé à l’Afrique mais l’école a refusé pour des raisons de sécurité. On s’est ensuite tourné vers l’Asie et par la suite vers le Cambodge où l’accès aux soins est très compliqué ».
« C’est une véritable remise en question »
Le 7 avril 2022, passeport et visa en poche, les trois copines décollent vers leur destination : la ville de Takeo au Sud du Cambodge. Durant près de cinq semaines, les jeunes étudiantes, prises en charge par un moniteur et un infirmier référent, vont travailler sans relâche à l’hôpital de la ville passant de service en service.
Du bloc opératoire à l’unité pré-post opératoire en passant par la réanimation/urgence et la chirurgie, Ambre est confrontée à une réalité difficile à concevoir : très peu de médicaments, pas de morphine, des patients très jeunes, une absence de gestion de la douleur. « C’est dur de voir les patients souffrir et de ne rien pouvoir faire pour les soulager. Ils doivent se taire face à la douleur. Ce qui nous a aussi choqués c’est le tri entre les patients aisés et les autres. On voyait des tableaux avec écrit « payé » ou « non payé ». Autrement dit, les patients qui ont réglé leur séjour à l’hôpital méritent d’être soignés, les autres non. C’était difficile d’accepter ça » se souvient-elle.
Malgré ce bouleversement et la barrière de la langue, l’étudiante lot-et-garonnaise s’adapte, avec le peu de moyens disponibles, à ce modèle de soin. Elle apprend de nouvelles techniques et découvre un mode de pensée radicalement opposé à celui qu’elle connaissait. Mais plus qu’à l’hôpital, elle découvre cette nouvelle culture en voyageant à travers le pays durant les week-ends. Du nouvel an Khmer sur l’île de Koh Rong Samloem au musée du génocide à Phnm Penh en passant par une immersion dans une réserve d’éléphants à Mon Dulkiri, Ambre et ses deux amies s’émerveillent jusqu’à leur retour en France.
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