Amnesty International a exhorté vendredi le Cambodge à mettre immédiatement fin aux « expulsions forcées d’ampleur » des 10.000 familles qui résident sur le site des temples d’Angkor dans le nord du pays.
Le gouvernement cambodgien a accéléré fin 2022 le relogement des familles habitant sur ce site archéologique, classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, vers des terres situées à 25 kilomètres d’Angkor, autrefois dédiées à la culture du riz.
Ce programme de relogement, affirment les autorités, vise à protéger l’intégrité du site, menacé par l’expansion de la population locale, de part les déchets générés et l’usage excessif de l’eau.
Si le gouvernement maintient que les habitants acceptent pleinement d’être relogés, l’organisation internationale dénonce des « menaces implicites » auxquelles s’exposent les populations en cas de refus.
« Il s’agit d’expulsions forcées déguisées et de grande ampleur. On a fait pression sur les gens pour qu’ils se portent volontaires et on leur a fait craindre des représailles s’ils refusaient de partir ou s’ils contestaient les expulsions », a déclaré Ming Yu Hah, directeur régional adjoint d’Amnesty dans un communiqué.
En outre, les personnes concernées par ce programme n’ont pas été consultées dans les règles, et n’ont pas été prévenues suffisamment à l’avance.
Dans le détail, les personnes relogées reçoivent un droit de propriété sur un lopin de 20 mètres sur 30, 350 dollars, une carte de santé et de la tôle pour le toit de leur future maison qu’elles doivent bâtir.
« Les autorités cambodgiennes doivent immédiatement mettre un terme à cette campagne d’expulsion préjudiciable qui risque sérieusement d’appauvrir des milliers de familles », a ajouté Ming Yu Hah.
Selon les orientations de l’Unesco, les relogements doivent être conduits avec le consentement des personnes concernées, et les communautés locales doivent être les premières bénéficiaires du tourisme.
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