Cambodge: le Parlement confirme Hun Manet comme nouveau Premier ministre

, Cambodge: le Parlement confirme Hun Manet comme nouveau Premier ministre

Le nouveau Parlement cambodgien a confirmé mardi lors d’un vote la transmission dynastique du pouvoir entre Hun Sen, qui a dirigé le pays d’une main de fer pendant presque quatre décennies, et son fils Hun Manet, après une victoire écrasante lors d’élections législatives controversées.

Le 23 juillet, le Parti du peuple cambodgien (PPC) a remporté 120 des 125 sièges de la chambre basse, dans un scrutin largement décrié après que la principale force d’opposition, le Parti de la bougie, en eut été écarté.

Quelques jours après, Hun Sen, âgé de 71 ans, a annoncé démissionner de son poste de Premier ministre au bénéfice de son fils aîné, après plusieurs décennies de règne sans partage sur le petit pays d’Asie du Sud-Est.

Le doyen de l’Assemblée a annoncé mardi matin l’élection sans surprise du fils aîné de Hun Sen, à l’unanimité des présents, soit 123 voix sur 125, entérinant la victoire de son parti aux législatives du mois dernier.

« C’est un jour historique pour le Cambodge« , a déclaré le nouveau dirigeant dans une adresse aux députés.

Il a affirmé que les élections de juillet avaient été « libres, justes, équitables et transparentes, et promis que son gouvernement allait « accélérer les réformes » pour faire du pays une « nation prospère ».

Il a salué « l’héroïsme » de son père pour avoir sauvé le pays des Khmers rouges.

Le roi du Cambodge Norodom Sihamoni, dont le rôle est largement symbolique, avait ouvert lundi la session inaugurale du nouveau parlement et félicité les nouveaux députés, dont Hun Manet, vêtu d’habits traditionnels.

Hun Many, le frère cadet de Hun Manet, devient ministre de la Fonction publique, tandis que les fils des ministres de l’Intérieur et de la Défense reprendront les postes de leurs pères, selon un projet de liste des nouveaux membres du cabinet consulté par l’AFP.

Le précieux allié chinois

Le neveu de Hun Sen, Neth Savoeun, actuel puissant chef de la police nationale, sera vice-Premier ministre.

Les Etats-Unis, l’ONU et l’Union européenne ont condamné les élections du mois dernier, les qualifiant de ni libres, ni équitables.

Ancien cadre khmer rouge, Hun Sen, au pouvoir depuis 1985, s’est insurgé contre les critiques de la communauté internationale concernant les élections sans véritable opposition et a affirmé que le passage de relais à son fils éviterait un « bain de sang pour s’emparer du pouvoir » à sa mort.

Il a également averti que si la vie de son fils venait à être mise en danger, il redeviendrait alors Premier ministre.

« Je ne me retire pas encore de la vie politique », a-t-il déclaré mardi, exhortant le nouveau gouvernement à maintenir la paix et la sécurité.

Hun Manet, 45 ans, général quatre étoiles, était déjà membre du tout-puissant comité permanent du PPC et a dirigé l’armée royale cambodgienne depuis 2018.

A ce titre, il a déjà rencontré les grands dirigeants étrangers, y compris le président chinois Xi Jinping, un précieux allié.

Titulaire d’un doctorat d’économie de l’université de Bristol en Grande-Bretagne, il a été le premier Cambodgien diplômé de l’académie militaire américaine de West Point, dont il est sorti en 1999.

Mais son solide parcours international ne garantit pas forcément une approche libérale ni un changement par rapport aux manières autoritaires de son père.

Le Cambodge est devenu l’un des principaux alliés de Pékin dans la région sous la direction de Hun Sen, qui a gouverné pendant près de quarante ans en recevant d’importants investissements chinois.

Hun Sen a prévu de devenir président du Sénat au début de l’année prochaine, soit le numéro deux dans l’ordre protocolaire après le roi, qu’il remplacera comme chef de l’Etat lorsque celui-ci sera à l’étranger.

Il a déclaré qu’il continuerait à occuper d’autres postes au moins jusqu’en 2033.

22/08/2023 08:44:25 – 
        Phnom Penh (AFP) – 
        © 2023 AFP

{link} Ce post a été trouvé sur internet par notre rédaction voici la source Source