Je n’ai pas été déçue, bien au contraire, et je m’y suis même fait des amis avec qui je garde toujours le contact.
« Durant notre cursus, on a la possibilité d’effectuer un stage à l’étranger mais c’est plus souvent au Sénégal ou au Togo via la Croix-Rouge. J’ai choisi de passer par l’organisme AMS (Association missions stages) avec ma collègue Charlène de Cognac parce que je voulais découvrir un pays très pauvre de l’Asie pour bien me préparer à accueillir des gens comme ils sont, sans a priori, et voir aussi un autre système de santé. Je n’ai pas été déçue, bien au contraire, et je m’y suis même fait des amis avec qui je garde toujours le contact », raconte Laureen, 24 ans, depuis sa maison qui surplombe les vignes jusqu’à Hiersac et Champmillon.
Dès son arrivée à Phnom Penh, elle bascule dans un autre monde. « On voyait des gens circuler à quatre ou cinq sur des scooters. Une maman qui donnait le biberon à son enfant sur un deux-roues. Comme on n’avait pas la télé, on s’asseyait le soir devant notre immeuble et on regardait passer les gens. C’était notre distraction quotidienne. Mais dès le premier jour à l’hôpital, et même si on avait un infirmier-traducteur avec nous, ça a été un véritable choc culturel », se souvient-elle.
« Y retourner au plus vite »
Des femmes venant d’accoucher allongées par terre dans le couloir avec leur nouveau-né, faute de places. De grandes salles avec quinze patients et toutes les familles agglutinées autour parce qu’il n’y a pas d’aides-soignants et que ce sont les proches qui assurent la toilette des malades. Une gestion drastique du matériel qui fait défaut et qui est donc systématiquement réutilisé après stérilisation. Souvent le seul et même antibiotique délivré pour soigner toutes les pathologies. Laureen Thonnus Brodier ne retient pas forcément un événement en particulier de ses passages en traumatologie, en médecine générale ou au bloc opératoire mais une ambiance générale « extrêmement marquante ».
« Comme le pays a été longtemps aux mains des Khmers rouges, il a découvert tard, d’un seul coup et en abondance les produits étrangers et notamment américains. Alors que ce soit au niveau de la gestion des déchets ou de leur alimentation, ils ont beaucoup de mal à gérer. Il y a énormément de personnes diabétiques ou qui ont des nécroses de la tête fémorale et nécessite souvent la pose d’une prothèse de hanche. Un type d’opération auquel j’ai pu assister », décrit-elle.
Depuis son retour en France, Laureen Thonnus Brodier n’exerce plus son métier de la même façon. « Les Cambodgiens sont des gens extrêmement pudiques vis-à-vis de la douleur et on a appris qu’il y avait des signes à déceler quand le patient souffre sans le dire. Tout cela me permet de mettre aujourd’hui à profit aux urgences de Girac toute cette expérience accumulée. On est plus enclin à se détacher de soi-même et de ses propres pensées pour accepter la personne que l’on accueille dans sa globalité ».
Une expérience unique qui ne lui donne qu’une envie : « Y retourner plus vite si j’en ai l’opportunité »…
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