Pour comprendre le douloureux passé du Cambodge, il faut lire les BD de Séra

Une vue de Phnom Penh (Cambodge) depuis la fenêtre d'un hélicoptère CH-53, le 12 avril 1975. | Department of Defense Phoco (USMC) A150857 via Wikimedia Commons

Une vue de Phnom Penh (Cambodge) depuis la fenêtre d’un hélicoptère CH-53, le 12 avril 1975. | Department of Defense Phoco (USMC) A150857 via Wikimedia Commons

Les albums de Séra plongent dans les origines de la prise du pouvoir par les Khmers rouges et les années de totalitarisme communiste au Cambodge. Le 17 avril 1975, les troupes dirigées par Pol Pot entrent dans Phnom Penh et instaurent la dictature de l’Angkar. Dans ses récits graphiques, Séra revient sur ce passé douloureux, mêlant souvenirs personnels et explications historiques.

L’artiste français est l’un des meilleurs auteurs de bande dessinée. Son travail, mis en images par des traits ciselés, très réalistes, est un mélange d’illustrations personnelles, de couvertures de magazines, de photos redessinées… Le moindre détail y est représenté avec une infinie précision, y compris la terreur dans les traits des visages. La plus grande partie de ses dessins jouent sur des couleurs majoritairement sombres et ocre.

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C’est ce qui fait de lui un auteur incontournable du neuvième art, mais il a aussi pris le rôle de passeur et d’historien de l’extermination d’un peuple par ses dirigeants. Ses quatre albums, Impasse et rouge, L’Eau et la Terre, Lendemains de cendres et L’Âme au bord des cheveux –trois rééditions et une nouveauté– sont remarquables.

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L’œuvre de Séra –qui a découvert la bande dessinée par sa mère, comme il le montre dans l’album L’Âme au bord des cheveux– est le fruit de son histoire. À partir de ses recherches et du drame qui a touché sa famille (la disparition de son père), l’auteur, tout en portant sa mémoire, a voulu comprendre la tragédie individuelle et collective.

Son premier album, Impasse et rouge (publié en 1995 chez Rackham, réédité aujourd’hui, toujours…

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