Guerre en Ukraine : le Cambodge alerte sur l’utilisation d’armes à sous-munitions

, Guerre en Ukraine : le Cambodge alerte sur l’utilisation d’armes à sous-munitions

Le Kremlin a dénoncé, furieux, samedi 8 juillet, le rapatriement par le président ukrainien de plusieurs commandants qui devaient rester en Turquie jusqu’à la fin du conflit, selon un accord établi entre Moscou et Kiev. Le pays avait annoncé fin septembre l’échange avec la Russie de 215 militaires transférés en Turquie, dont 5 chefs de la défense de l’aciérie Azovstal, qualifiés de « superhéros » par Volodymyr Zelensky. Ils devaient y rester « en sécurité absolue et dans des conditions confortables » jusqu' »à la fin de la guerre », selon l’accord passé avec le président Erdogan.

La présidence ukrainienne a confirmé avoir obtenu le retour de ces membres du régiment Azov, après des « négociations avec la partie turque ». Célébrés comme des héros en Ukraine pour leur résistance tenace au sein de l’usine Azovstal lors du siège de Marioupol, les combattants d’Azov sont honnis en Russie pour leurs liens avec les milieux ultranationalistes et néonazis ukrainiens. Ils ont été accueillis à l’aéroport d’Istanbul par le président Zelensky, qui effectuait une visite en Turquie.

« Le retour des commandants d’Azov de la Turquie vers l’Ukraine n’est rien d’autre qu’une violation directe des termes des accords existants », a fustigé le porte-parole du Kremlin Dimitri Peskov, cité par les agences de presse russes. Selon lui, la Turquie subit « beaucoup de pression » à l’approche du sommet de l’Otan de Vilnius, ces 11 et 12 juillet.

L’accord sur les céréales une nouvelle fois en danger

Volodymyr Zelensky s’est longuement entretenu avec le président turc, qui maintient des liens étroits à la fois avec Kiev et Moscou. Pendant l’échange, il a été évoqué l’accord de juillet 2022, qui permet à l’Ukraine d’exporter des céréales à travers la mer Noire malgré la guerre. Cet accord expire le 17 juillet et la Russie a déclaré ne voir aucune raison de le prolonger.

« Nous espérons que l’accord sera prolongé », a déclaré le président turc Erdogan, qui compte évoquer le sujet avec Vladimir Poutine qu’il doit recevoir en août. Interrogé samedi sur cette visite, le porte-parole du Kremlin est resté évasif. « Un contact est possible. Il n’y a pas encore de dates », a déclaré Dmitry Peskov, cité par les agences de presse russes.

[embedded content]

Huit morts dans un bombardement russe dans l’Est de l’Ukraine

Au moins huit personnes ont été tuées et 13 blessées samedi dans un bombardement russe sur la ville de Lyman, dans l’est de l’Ukraine, au 500e jour de la guerre, a annoncé le ministère ukrainien de l’Intérieur. Les frappes ont eu lieu vers 10 heures sur deux carrefours distants de 200 mètres et bordés de petits commerces et cafés où les habitants étaient nombreux à cette heure, ont constaté dans l’après-midi des journalistes de l’AFP, et selon des témoins. Aucun cratère d’impact n’est visible. Selon des militaires interrogés, il s’agit de bombes à sous-munitions dont les éclats ont tué et blessé les victimes.

L’Ukraine a également obtenu vendredi l’engagement de Washington de lui livrer des bombes à sous-munitions, cette arme très controversée pour sa dangerosité puisqu’elles tuent à l’aveugle et représentent un risque important pour les civils.

Arme à sous-munitions : le Cambodge met en garde l’Ukraine

Le Premier ministre cambodgien Hun Sen a mis en garde ce dimanche l’Ukraine contre l’usage d’armes à sous-munitions, rappelant « l’expérience douloureuse » de son pays. « Ce serait le plus grand danger pour les Ukrainiens pendant de nombreuses années, voire jusqu’à cent ans si des bombes à fragmentation étaient utilisées dans les zones occupées par la Russie sur le territoire ukrainien », a tweeté Hun Sen. « Par pitié pour le peuple ukrainien, j’appelle le président américain, en tant que fournisseur, et le président ukrainien, en tant que destinataire, à ne pas utiliser de bombes à fragmentation dans la guerre car les vraies victimes seront les Ukrainiens », a-t-il déclaré.

Il a cité « l’expérience douloureuse » de son pays où les largages américains dans les années 1970 ont tué ou mutilé des dizaines de milliers de personnes. Les États-Unis ont largué des millions de bombes sur le Cambodge et le Laos pendant la guerre du Vietnam dans les années 1960 et 1970 pour tenter de frapper des bases communistes. Après 30 ans d’une guerre civile qui a pris fin en 1998, le Cambodge reste l’un des pays les plus minés au monde. Environ 20 000 Cambodgiens ont été tués au cours des quatre dernières décennies après avoir marché sur des mines ou munitions non explosées. Les travaux de déminage se poursuivent à ce jour, le gouvernement s’engageant à éliminer toutes les mines et munitions non explosées d’ici 2025. En janvier, un groupe de démineurs ukrainiens ont visité des champs de mines au Cambodge dans le cadre d’une formation.

JO d’hiver : les athlètes russes sous bannières neutres en Chine

Les athlètes russes et biélorusses pourront participer sous bannière neutre et à titre individuel aux Jeux asiatiques programmés en Chine en septembre, ont annoncé samedi les organisateurs. Réunie à Bangkok, l’Assemblée générale du Conseil olympique d’Asie (OCA) a autorisé la participation d’un maximum de 500 sportifs des deux pays, qui tenteront de se qualifier pour les Jeux olympiques 2024 à Paris. Mais elle a assorti cette autorisation de plusieurs conditions. Les athlètes ne pourront pas prétendre à des médailles. Le directeur général de l’OCA a également souligné qu’aucun responsable politique russe ou biélorusse ne sera invité lors des Jeux asiatiques, organisés à Hangzhou fin septembre (du 23 septembre au 8 octobre), et que les symboles des deux pays seront interdits.

Les sportifs des deux pays ont été exclus de nombreux évènements sportifs après l’invasion de l’Ukraine par la Russie en février 2022, avant de pouvoir de nouveau participer sous certaines conditions. Le 28 mars, le Comité international olympique (CIO) a recommandé le retour des sportifs russes et biélorusses dans les compétitions sportives internationales, sans se prononcer sur leur présence aux JO de Paris, à plusieurs conditions de neutralité : participation sous bannière neutre, à titre individuel, ne pas avoir de contrat avec l’armée ou les services de sécurité russes, ou ne pas avoir soutenu la guerre en Ukraine.

Le sommet des BRICS maintenu

L’Afrique du Sud organisera en août le prochain sommet des Brics, où Vladimir Poutine est invité, et ce malgré le mandat d’arrêt émis par la Cour pénale internationale (CPI) contre le président russe, a confirmé ce dimanche son président, Cyril Ramaphosa. « Nous avançons dans l’organisation du sommet des Brics et finalisons les discussions sur le format », a-t-il déclaré à la presse, en précisant que cette rencontre rassemblant en principe l’Afrique du Sud, le Brésil, la Chine, l’Inde et la Russie aurait lieu « physiquement ».

Une armée virtuelle de donateurs pour l’Ukraine

Mêlant humour, dérision et sérieux, un groupe d’internautes défendant l’Ukraine sur les réseaux sociaux et s’identifiant comme Nafo a organisé son propre sommet dans une discothèque de Vilnius, samedi 8 juillet, deux jours avant le sommet des dirigeants de l’Otan. Forte de dizaines de milliers d’internautes qui font des dons au profit de l’Ukraine, la North Atlantic Fella Organisation — pour Organisation des gars de l’Atlantique du Nord, en abrégé Nafo — a le chic pour utiliser des mèmes contre la propagande russe, avec un art consommé du sarcasme et de la moquerie.

« Nous avons récolté entre 15 et 20 millions de dollars », affirme, sans pouvoir dire précisément combien, Paul Peterson, un des fondateurs de Nafo et chauffeur routier américain. Sur Twitter, où le compte de Nafo est suivi par plus de 108 000 abonnés, et sur d’autres plateformes de réseaux sociaux, la communauté manie l’humour pour contrer les récits russes. Samedi, plus de 100 personnes ont assisté au sommet de Nafo en discothèque.

L’initiative n’est pas passée inaperçue dans la classe politique ukrainienne et des pays membres de l’Otan. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a remis à Nafo une plaque spéciale en reconnaissance de leurs efforts, et un tweet du ministre de la Défense de l’Ukraine, Oleksiy Reznikov, soutenant la communauté, a contribué à lui donner de l’élan l’année dernière.

Le ministre des Affaires étrangères lituanien, Gabrielius Landsbergis, a lui-même assisté au « sommet » de Nafo et s’est adressé aux participants. « Vous êtes drôles, mais vous n’êtes pas une blague », a-t-il lancé à l’assistance. « Votre communauté est un exemple de la créativité et de l’ingéniosité des personnes libres de s’associer et de s’exprimer dans une démocratie, et c’est la force de notre système », a-t-il ajouté.

{link} Ce post a été trouvé sur internet par notre rédaction voici la source Source