Cambodge. Le pouvoir écarte le principal parti d’opposition des prochaines élections


Des militants du Parti de la bougie lors d’un défilé Phnom Penh, en mai 2022. 

© ARCHIVES REUTERS/Prak Chan Thul Des militants du Parti de la bougie lors d’un défilé Phnom Penh, en mai 2022. 

Le Parti de la bougie menaçait de contester dans les urnes l’hégémonie du Premier ministre Hun Sen, au pouvoir depuis 38 ans. À seulement deux mois des législatives, la principale formation d’opposition est écartée sous un prétexte fallacieux. Un classique au Cambodge.

Pour gagner une élection, quoi de mieux que de tuer dans l’œuf la concurrence ? Au Cambodge, c’est chose faite. Le 25 mai, à moins de deux mois des législatives du 23 juillet, le parti de la Bougie a été interdit de participer au scrutin par le Conseil constitutionnel, qui a validé une décision prise dix jours plus tôt par la commission électorale.

Il est officiellement reproché au parti, qui défend la démocratie, de ne pas avoir fourni l’original de son inscription au ministère de l’Intérieur. Un document datant de 1998, qui a été saisi par les autorités lors d’une perquisition dans les locaux du parti en 2017 !

Succès aux municipales de 2022

La véritable raison de cette interdiction se trouve ailleurs. Lors des élections communales de 2022, auxquelles il avait pu participer, le parti de la Bougie avait récolté 22 % des voix et s’était imposé comme la principale force d’opposition du pays.  Pour le pouvoir, le parti de la Bougie était devenu une menace  , commente Astrid Norén Nilsson, spécialiste du Cambodge à l’université de Lund en Suède.

Des dix-huit formations politiques en lice pour les élections législatives du 23 juillet, le parti de la Bougie était le seul susceptible d’envoyer des députés dans un hémicycle entièrement contrôlé par le puissant Parti du peuple cambodgien de Hun Sen, Premier ministre depuis 1985 et qui verrait bien son fils lui succéder.

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Avec cette interdiction, l’histoire se répète. Les législatives de 2018 s’étaient déjà tenues sans opposition sérieuse, après la dissolution du Parti du Sauvetage national du Cambodge quelques mois auparavant. Avec plus de 40 % des voix aux communales de 2017, ce dernier menaçait lui aussi le règne de l’indéboulonnable Hun Sen.

La mise en garde de l’Onu

Dans un communiqué, des experts des Nations unies se sont dits  alarmés par les restrictions imposées aux droits des partis de participer aux élections  et dénoncent les mesures  d’intimidation à l’encontre des membres de l’opposition  qui se sont multipliées ces derniers mois.

En février, Son Chhay, l’un des vice-présidents du Parti de la Bougie, a par exemple été condamné à un million de dollars d’amende pour diffamation.

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