Deux opposants cambodgiens ont été inculpés mercredi 22 mars d’«outrage au roi» et d’incitation à la haine à la suite de publications sur Facebook que les autorités ont jugées irrespectueuses à l’égard du monarque Norodom Sihamoni, selon des mandats émis par la justice.
Les défenseurs des droits de l’homme avaient précédemment averti que la promulgation de la loi sur le crime de lèse-majesté de 2018, qui prévoit des peines d’un à cinq ans de prison, pourrait être utilisée pour cibler la dissidence.
Le roi khmer «déshonoré»
Les deux jeunes militants, Yim Sinorn et Hun Kosal, ont été arrêtés mardi soir après des commentaires considérés comme insultants à l’encontre du roi. Yim Sinorn, un proche collaborateur du chef de l’opposition Kem Sokha, a publié les propos suivants : «à écouter des gens dans les cafés, aujourd’hui nous pouvons clairement voir qui est le vrai roi». Hun Kosal a de son côté fait savoir, également sur Facebook, qu’il serait derrière Kem Sokha pour protéger le monarque et le trône après «avoir vu qu’ils (…) déshonoraient le roi khmer».
Les militants ont écrit ces messages après que Norodom Sihamoni, le premier ministre Hun Sen et d’autres hauts responsables du gouvernement eurent participé mardi matin à une cérémonie officielle retransmise en direct à la télévision au temple d’Angkor Wat. Dans deux mandats distincts, consultés par l’AFP, un juge a ordonné ce mercredi la mise en détention de ces deux opposants «pour outrage au roi et incitation à des troubles graves à la sécurité» publique.
Ce n’est pas un droit à la liberté d’expression.
Hun Sen, premier ministre cambodgien
Dans la matinée, Hun Sen avait martelé qu’il ne pardonnerait à personne d’avoir insulté le roi et lui-même. «Ce n’est pas un droit à la liberté d’expression. C’est une calomnie intentionnelle qui vise à détruire, à insulter le roi et à détruire le nom du premier ministre», a-t-il dit.
Phil Robertson, le directeur adjoint de l’ONG Human Rights Watch pour l’Asie, a estimé que les deux jeunes militants avaient été arrêtés «sur le fondement d’accusations fabriquées et ayant des motivations politiques». Plus tôt ce mois-ci, le chef de l’opposition Kem Sokha a été condamné à 27 ans de prison et assigné à résidence pour trahison. Les Cambodgiens doivent se rendre aux urnes en juillet.
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