SE Mme la sénatrice TY BORASY, une grande dame de la politique cambodgienne

, SE Mme la sénatrice TY BORASY, une grande dame de la politique cambodgienne

Mme TY BORASY est sénatrice depuis la création du Sénat cambodgien en 1999. Elle est, entre autres, présidente de la Commission des Affaires Étrangères et de la Coopération Internationale, de l’Information et des Médias mais aussi présidente du Groupe sénatorial d’amitié Cambodge-France du 2002 au 24 mai 2018 et vice-présidente du Groupe sénatorial d’amitié Cambodge-France du 25 mai 2018 à actuelle (2024 avant les élections sénatoriales),  présidente de la Section cambodgienne de l’APF pour le Sénat du 2009 au 24 mai 2018 et vice-Présidente de la Section cambodgienne de l’APF pour le Sénat du 25 mai 2018 à actuelle (2024) avant les élections sénatoriales). 

Pourtant, son bureau au Sénat frappe par sa simplicité. Elle souhaite d’ailleurs attirer notre attention sur les arbres fleuris visibles depuis sa fenêtre bien plus que sur elle-même. La sénatrice nous reçoit humblement et nous fait part, dans un français excellent, de sa longue carrière.

Femme de pouvoir et d’expérience, nous avons souhaité en savoir plus sur son parcours qui touche à sa fin à l’aurée des élections 2024 auxquelles elle ne se présentera pas.

D’abord professeure au Lycée Yukunthors, du Secrétaire général à l’Institut supérieur technique khmère soviétique,  de khmer au lycée René Descartes puis proviseure du lycée Norodom de Phnom-Penh, elle s’engage en politique à la fin du régime Khmer rouge.
 

Lepetitjournal.com : Pourquoi en 1979 vous êtes-vous orientée vers les affaires étrangères ?

SE Mme TY BORASY : « J’ai commencé ma carrière au lycée Yukunthor, au lycée Sisowath, et dans d’autres établissements publics et privés, notamment le lycée Descartes et l’école des Soeurs. En 1979, après le régime génocidaire des Khmers rouges, nous étions dépourvus de tout. Voyant que le Cambodge était confronté à de nombreux défis, j’ai choisi de concentrer mes efforts sur la scène internationale, de créer des liens, des contacts avec les étrangers. »

En 1979,  elle entre au Ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale et occupe notamment les postes d’ambassadrice en URSS, en Bulgarie, en Pologne, en Mongolie, au Front-Polisario, à l’OLP et en Ethiopie.

Côtoyant l’Histoire de près, Mme TY BORASY est élue sénatrice sous l’étiquette du Parti du Peuple cambogien, dès la création du Sénat en 1999.

LPJ : Quelles sont les raisons qui vous ont poussé à entamer cette carrière législative ?

SE : « Avec mes collaborateurs au sein des affaires étrangères, l’ensemble du travail réalisé en Europe de l’Est, de l’Ouest, en Afrique, sur le continent américain menait à des résultats satisfaisants et permettait au monde de connaître la réalité du Royaume Cambodgien. Après avoir assumé ces responsabilités internationales, faisant suite à la création du Sénat, j’ai été élue sénatrice et j’ai pu concentrer mes efforts sur l’élaboration de la législation, ce qui était capital.

Ce fut un vrai honneur pour moi de contribuer à l’examen et à l’élaboration des lois pour contribuer à renforcer la reconstruction de notre patrie. »

De 1995 à 1998 elle est également conseillère, chargée des affaires féminines auprès du Premier Ministre HUN SEN. C’est dans ce cadre qu’elle prend part à l’élaboration du centre de développement Bun Rany à Pursat qui permet aux jeunes démunis d’apprendre un métier.

« Ils y apprennent le tissage, la teinture, la sculpture… ce centre est toujours actif aujourd’hui ! », nous explique-t-elle fièrement.

Faisant partie des 10 femmes sur 61 sénateurs en 1999, elle a souvent côtoyé le milieu très masculin de la politique, dans lequel elle a appris à naviguer.

LPJ : Encore aujourd’hui, rares sont les femmes en politique au Cambodge. Quels obstacles spécifiques avez-vous dû affronter en raison de votre genre ? 

SE : « Comme dans la grande majorité des pays du monde, il est toujours plus difficile pour les femmes de mener une carrière politique. A cette époque, au Cambodge, très peu de femme participait à la vie politique. Nous étions confrontées à de nombreux défis, car nous avions des connaissances politiques peu approfondies. J’ai dû m’efforcer de travailler dur pour réaliser mes objectifs » raconte t-elle.

« Pour que mes idées aboutissent, il a toujours fallu que je m’allie à des hommes : il est difficile pour une femme de faire reconnaître son travail seule.

Désormais, je suis membre du comité directeur du réseau des femmes de l’Assemblée parlementaire de la francophonie, représentante de la région Asie-Pacifique de l’APF.”
 

LPJ : Après une vie bien remplie au service de l’Etat cambodgien, vous ne vous représentez pas pour la nouvelle législature au Sénat. Quels sont les accomplissements auxquels vous avez participé dont vous êtes le plus fière ? Quels sont les projets que vous avez porté mais qui n’ont pas abouti ?

SE : “J’achèverai ma dernière législature en tant que sénatrice au mois de février cette année, suite au renouvellement du Sénat. Je suis très satisfaite de l’ensemble des résultats obtenus grâce à mon travail au niveau national et international. S’il fallait retenir des points de satisfaction particulier, je citerais notamment mon rôle en tant que femme, mon activité internationale pour la Francophonie et surtout mes services rendus à ma patrie, le Cambodge.”

Prête à un repos bien mérité, la sénatrice tient tout de même à assurer son soutien aux nouvelles générations qui prennent actuellement la relève dans les institutions. 

LPJ : Qu’est-ce que la femme d’expérience que vous êtes peut donner comme conseil à cette nouvelle génération ?

SE : “Je tiens à féliciter la nouvelle génération qui poursuit les affaires politiques de la nation. Je tiens à les soutenir, je serai toujours disponible pour partager mes expériences avec eux. Le plus important conseil que je peux vous donner : consultez l’avis du peuple, rehausser son niveau de vie. Surtout, préserver la paix, la stabilité politique et la sécurité du pays. »

Avec elle, c’est toute une génération de politiciens qui quittent les institutions cambodgiennes. Mme TY BORASY restera cependant un modèle d’inspiration pour les générations futures. 

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