Ramya Chuon expose pour la première fois au Cambodge

The Gallerist accueille à partir du 16 mars le dernier projet de l’artiste-plasticien dijonnais Ramya Chuon, une série sur les danseuses Apsara*, qui apparaît comme un vibrant écho des profonds souvenirs qu’il garde du Cambodge. C’est la première fois que l’artiste expose dans son pays d’origine. 

Le dessin, un outil pour se raconter

Né en novembre 1975 au Cambodge, Ramya Chuon arrive en France à l’âge de 5 ans, après avoir fui avec sa famille le régime des Khmers Rouges. 

Il fait toute sa scolarité à Dijon et est diplômé de l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts. 

 

Cette sensibilité artistique s’est développée dès son plus jeune âge, lorsque le dessin est devenu son premier moyen d’expression : 

 

« A l’école primaire, le dessin a été mon premier réflexe pour communiquer, puisque je ne maîtrisais pas la langue. Cela m’a permis d’échanger avec les autres enfants. C’est resté et c’est devenu un outil de communication. », rapporte-t-il. 

 

Son histoire si particulière va alors alimenter son œuvre en orientant son travail vers une quête liée à ses racines khmères et vers la thématique de l’identité. Le dessin reste ainsi encore aujourd’hui son moyen d’expression privilégié. 

Des peintures inspirées de ses souvenirs du Cambodge

Ramya Chuon utilise une technique mixte pour réaliser ses œuvres. Il crée ses textures de fonds et certains éléments de composition par l’outil informatique et il y combine des encres et des pigments naturels pour dessiner les détails.

Les divers sujets qu’il aborde (bestiaire, portrait, mythologie et science-fiction) sont, pour lui, des prétextes pour l’acte de peindre. Une recherche approfondie de nouvelles expériences plastiques, esthétiques et philosophiques.

Ramya Chuon - peintures
Photo: Oeuvre de Ramya Chuon

La notion de temps tient également une place importante dans ses réalisations et c’est dans ce cadre de l’urgence qu’évolue sa peinture : 

C’est un moyen d’expression pour aller à l’essentiel et retrouver l’instinct primordial dans le geste. Une forme de geste transcendant qui traduit l’écho du temps, métaphore de la toile de la vie en mouvement perpétuel.”, peut-on lire dans le communiqué de presse de la galerie. 

L’artiste semble vouloir évoquer des ambiances colorées qui exprimeraient des souvenirs, ceux de sa terre natale et de son enfance, conservés précieusement au plus profond de lui-même. 

Une vibration qui viendrait du dedans pour lui faire sens, ainsi que pour ceux qui la perçoivent au dehors.”, est-il explicité. 

Une nouvelle série sur les Apsara

Pour sa première exposition au Cambodge, l’artiste français a décidé de mettre à l’honneur un emblème de la culture Khmère, les danseuses Apsara. 

 

C’est en 1906, lors de la première représentation du ballet royal cambodgien à l’étranger, qu’Auguste Rodin découvre les Apsara. Ses danseuses aux mouvements lents et immémoriaux, et à la grâce inégalable ont alors représenté une véritable source d’inspiration pour le sculpteur. 

De cette révélation esthétique est née une centaine d’aquarelles qui sont conservées aujourd’hui au musée Rodin, à Paris. 

 

Pour Ramya Chuon, le mouvement des danseuses, à la fois “aérien et terrien dans un esprit hiératique” est un véritable mystère à décrypter. 

 

La danse provoque un désir instinctif de vouloir se rapprocher de leur force, leur beauté mais aussi de « leur noblesse », suggérée par les jeux de lumières, un rythme lent et lancinant. A travers elle, on comprend alors le pont entre la chorégraphie et l’art plastique.” précise le communiqué. 

Ramya Chuon - apsara, série "Roots"
Photo: Oeuvre de Ramya Chuon

 

Sa série “Roots”, exposée à partir du 16 mars, et pour une quinzaine de jours, à la galerie d’art contemporain The Gallerist de Phnom Penh, met en avant ce spectacle dansant tout en évoquant des souvenirs profonds du Cambodge. 

A l’occasion, un cocktail d’inauguration sera organisé à 18h00 le jour du lancement de l’exposition. 

*Apsara : Le prince Tesso, directeur de l’Ecole de danse de la Princesse Buppha Devi, nous signale qu’appeler les danseuses de ballet royal des “Apsara” est un abus de langage.

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