La lutte contre la traite d’êtres humains
En 2023, le ministère de l’Intérieur a intensifié ses actions de lutte contre la traite d’êtres humains, traitant 157 affaires, conduisant à l’arrestation de 185 individus. Les autorités ont réussi à secourir 495 victimes. Touch Sokhak, porte-parole du ministère de l’Intérieur, a également souligné que le gouvernement a travaillé en étroite collaboration avec le ministère des Affaires étrangères pour rapatrier 286 victimes cambodgiennes de l’étranger, principalement des femmes et des filles mineures.
Derrière ces chiffres se cachent des histoires de vie déchirantes. La mère d’une victime a témoigné des difficultés auxquelles sa famille a été confrontée, expliquant que la pauvreté les avait contraints à laisser partir illégalement leur fille en Chine. Celle-ci a été victime de traite pendant quatre ans. Aujourd’hui, elle tente de se reconstruire au Cambodge, auprès de sa famille.
Un problème qui persiste au Cambodge
Malgré les efforts des autorités, Moeun Tola, directeur exécutif de CENTRAL (Centre pour l’alliance pour le travail et les droits de l’homme), a fait part de sa préoccupation quant à la persistance de la traite des êtres humains : “la traite des êtres humains reste un problème grave, en particulier avec l’émergence de la traite en ligne et des mariages forcés.”
La situation s’est aggravée avec la pandémie de COVID-19, qui a provoqué une augmentation du nombre de travailleurs migrants illégaux, devenant ainsi des proies faciles pour les trafiquants. De plus, les réseaux de traite exploitent les lacunes dans les lois et les contrôles aux frontières pour continuer leurs opérations.
Selon Am Sam Ath, directeur opérationnel de la Ligue cambodgienne pour la promotion et la défense des droits de l’homme LICADHO, l’exploitation humaine persiste, en particulier dans le cadre de la traite sexuelle et du travail, qui demeurent très répandues en Chine, en Malaisie, au Laos et dans d’autres nations. Ce trafic se réalise souvent à travers des mariages fictifs et des promesses trompeuses, notamment d’opportunités d’emploi bien rémunérées, qui se révèlent être des tactiques pour piéger les victimes dans un réseau de traite.
Selon un rapport de l’ambassade américaine au Cambodge datant de 2022, au cours des dernières années, le Cambodge a été rétrogradé au niveau 3 de la « liste noire des cas de traite des êtres humains », ce qui a eu un impact significatif sur le pays, notamment en termes d’investissement, de tourisme et de développement.
Am Sam Ath a appelé le gouvernement cambodgien à renforcer ses mécanismes de prévention et de répression de ces crimes. Il a également souligné l’importance d’intensifier la coopération avec les institutions compétentes, les pays voisins et la communauté internationale dans la lutte contre ce fléau. Enfin, il a insisté sur la nécessité de former davantage d’agents spécialisés, en particulier dans le domaine des nouvelles technologies pour lutter contre la cybercriminalité et la traite, qui se propage à travers ces réseaux.
“Ce problème n’a pas été résolu. Il nécessite une étude approfondie de la part des parties prenantes, le renforcement de l’application de la loi et l’élimination de la corruption systémique ».
Dans une déclaration récente, Chou Bun Eng, secrétaire d’État au ministère de l’Intérieur a affirmée que le gouvernement restait déterminé à combattre ce fléau. Elle a souligné la nécessité de renforcer les mécanismes de prévention, de répression et de coopération internationale pour éradiquer la traite des êtres humains.
Source : CambodJA
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