L’« Echappée belle » de Jérôme Pitorin s’intéresse à des initiatives originales de Cambodgiens, qui tentent d’allier modernité et traditions du passé.
FRANCE 5 – SAMEDI 25 MARS À 21 HEURES – DOCUMENTAIRE
Des rats démineurs tenus en laisse, des éléphants manucurés en maison de retraite, des calamars cuisinés au lotus « sous trois formes »… Contrairement à la banalité de son titre, Les merveilles du Cambodge, l’« Echappée belle » de ce soir fait preuve d’une originalité appréciable. Le journaliste Jérôme Pitorin a choisi de s’intéresser aux initiatives de Cambodgiens, représentatifs d’une population jeune (la moitié a moins de 25 ans), qui souhaitent entrer dans la modernité tout en conservant les traditions du passé.
Encore faut-il parvenir à tourner la page de la dictature communiste des Khmers rouges : entre 1975 et 1979, on estime à 2 millions le nombre de Cambodgiens tués, sur une population totale de 7 millions. Un génocide qui a laissé des traces.
Ainsi Sophany Keal, la directrice de Sokool Travel qui accompagne Jérôme Pitorin sur le site d’Angkor – incontournable avec ses 2 millions de touristes chaque année –, a-t-elle fui le régime de Pol Pot à l’âge de 6 ans pour s’installer avec sa famille au Québec, avant de revenir dans son pays. Aujourd’hui, elle ne se lasse pas de faire visiter le temple d’Angkor Vat, emblème du pays, celui de Ta Prohm, connu pour les massives racines de fromagers qui l’enserrent, ou le grand bouddha couché de Phnom Kulen.
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La dictature a également laissé des mines derrière elle. La solution trouvée par les Cambodgiens pour les éliminer peut prêter à sourire : des rats démineurs. Depuis 2016, les rongeurs appareillés et tenus en laisse ont sécurisé 22 millions de km² de terrains et devraient achever leur mission en 2025.
Lien entre passé et présent
Composer avec le passé est le lot de tous. David-Jaya Piot, trentenaire français né au Cambodge d’une mère khmère, a lui aussi quitté son pays natal avant de revenir y cofonder Kulen Elephant Forest, un refuge pour éléphants âgés, en lieu et place de la petite entreprise de ses parents, qui organisaient des balades à dos d’éléphant.
La jeune chanteuse de jazz Sin Setsochhata a, de son côté, choisi la même carrière que son grand-père, surnommé l’Elvis Presley du Cambodge, comme en attestent les vieux vinyles qu’elle fait écouter. « Mais tout s’est brisé pour lui à l’arrivée des Khmers rouges », dit-elle.
On retrouve ce lien entre passé et présent à chaque rencontre : dans l’atelier de mode de Romyda Keth, styliste formée à Paris ; dans une école bouddhiste ; à la fondation Song Saa, dont les bénévoles ramassent de 3 à 5 tonnes de déchets par mois sur les plages ; durant un spectacle de danse du singe ou de théâtre d’ombres.
En tongs et bermuda, quand tous les locaux sont vêtus de pantalons et de chemises, plus protecteurs, Jérôme Pitorin a le look du parfait touriste. Cela tombe bien, le Cambodge compte sur le retour des voyageurs pour se développer. Ils restent peu nombreux.
Echappées belles : les merveilles du Cambodge, de Vincent Chaffard (Fr., 2023, 90 min), suivi de la rediffusion de La presqu’île du Cotentin.
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