La visite d’Olivier Becht au Cambodge

Olivier Becht, ministre français du Commerce extérieur et des Français de l’étranger, vient de quitter le Cambodge où il a mené une visite officielle de deux jours, pour rejoindre la Thaïlande où il terminera son séjour en Asie du Sud-Est.

Arrivé dans le Royaume mardi, il a visité les temples d’Angkor et s’est entretenu avec les responsables de l’école française d’extrême orient et les représentants de la communauté française de la ville. À Phnom-Penh il a visité les chantiers de l’usine de traitement des eaux de Bakheng, mis en œuvre par Vinci.

Entrevue avec les représentants de la communauté française 

Il s’est entretenu avec les Conseillers des Français de l’étranger. Plusieurs points furent abordés, notamment l’importance de revaloriser les aides sociales pour nos compatriotes.

Le développement du réseau éducatif a aussi fait l’objet d’un échange nourri car les enjeux aujourd’hui tant pour le Lycée Descartes de Phnom Penh que pour l’école Française de Siem Reap sont importants en terme immobilier, ces sujets génèrent de légitimes questions de la part de la communauté éducative.

Florian Bohême nous confie :” j’ai souhaité porter à la connaissance du Ministre, le sujet des échanges financiers entre la France et le Cambodge. L’inscription du Cambodge sur la liste grise du GAFI a aussi un impact concret pour notre communauté française. Outre le sujet diplomatique qu’il ne m’appartient pas de commenter, il était important de rappeler au Ministre que la communauté française au Cambodge génère aussi des richesses et que ces fonds doivent parfois être rapatriés en France. On l’oublie souvent mais les Français de l’étranger contribuent aussi directement à l’économie française, à condition qu’il n’y ait pas trop de barrières.

Un approfondissement des relations entre la France et le Cambodge

Le Ministre a aussi assisté à la pose de la première pierre du monument aux morts cambodgiens de la première guerre mondiale. Un acte important pour lui, car étant alsacien, “des Cambodgiens sont morts pour libérer ma région natale” nous a-t-il confié.

Il est aussi allé à la rencontre de la communauté française du Cambodge lors d’une réception donnée par l’ambassade qui a rassemblé quelque 400 invités.

Olivier Becht a également rencontré plusieurs ministres du gouvernement cambodgien, et a même été reçu par le premier ministre Hun Sen lors d’un entretien particulier.

Olivier Becht ministre commerce exterieur et Hun Sen premier ministre cambodgien
AKP

L’entrevue entre Hun Sen et Emmanuel Macron, le 13 décembre dernier à Paris, a été l’acte initial d’un réchauffement des relations diplomatiques franco-cambodgiennes. La venue d’Olivier Becht s’inscrit donc dans cette continuité. Il reste maintenant à concrétiser ce rapprochement et à conclure des accords commerciaux plus intenses.

Renforcer les échanges économiques 

Le ministre a rappelé que la France et le Cambodge affichent 1,15 milliard d’euros d’échanges économiques annuels. 

Mais il y a le potentiel de faire encore plus, 

a-il ajouté. Lors de la conférence de presse, donnée mercredi soir pour clore sa visite, le ministre a notamment identifié trois secteurs économiques au fort potentiel de développement : les transports, avec les aéroports, les chemins de fer, le projet de tramway à Phnom-Penh, l’agriculture et les énergies renouvelables.

Pour lui, le Cambodge a un rôle important à jouer dans la politique indo pacifique française et “peut être la porte d’entrée de la France dans l’ASEAN.”

Olivier Becht ministre commerce exterieur
Conférence de presse à l’ambassade de France © Nicolò Tissier

Le commerce cambodgien ne bénéficie plus depuis février 2020 des réductions des barrières douanières sur certains de ses produits dans le cadre de l’accord tout sauf les armes (Everything but arms EBA). L’UE avait justifié cette décision par les manquements démocratiques du Royaume. Interrogé sur ces restrictions, le ministre a rappelé que la France est attachée aux processus démocratiques. Il a parlé des prochaines élections avec Hun Sen. Mais il n’est pas question pour lui de s’ingérer dans la politique intérieure cambodgienne. Selon lui, l’Europe pourrait changer de position en cas de bon déroulement des élections.

Soreasmey Ke Bin; le président de la chambre de Commerce et d’industrie France Cambodge nous confie :
“Cette visite était attendue, même très attendue, à la fois par les autorités cambodgiennes et par notre communauté franco-cambodgienne. Les retours sont pour le moment très positifs d’autant que le Ministre était accompagné d’une belle délégation du MEDEF. Le plus important va se jouer dans les semaines et mois à suivre.

Ici, au Cambodge, avec le suivi des dossiers qui ont été lancés ou relancés, je pense notamment au projet de tramway, et en France bien sûr, cette visite sera, nous l’espérons, suivie d’autres dans d’autres secteurs. 

L’offre française est connue et appréciée au Cambodge, il nous faut continuer à mobiliser nos entreprises de France, françaises de la région, et françaises du Cambodge, c’est un travail d’équipe qui bénéficiera à tous.

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