Je vais tout vous révéler sur cet encart qui vient de paraître, dont la thématique est «la justice».
Son titre saisissant (L’Inde autoritaire de Modi cible la BBC) est évocateur.
Sachez que le rédacteur (annoncé sous la signature d’anonymat
) est reconnu comme quelqu’un de sérieux.
L’article peut de ce fait être pris au sérieux.
Le papier a été diffusé à une date mentionnée 2023-02-14 07:35:00.
► Pourquoi le fisc a-t-il perquisitionné les bureaux de la BBC à New Delhi ?
Dans l’Inde du premier ministre nationaliste Narendra Modi, il n’existe plus de sanctuaires pour les médias indépendants. Même la très puissante et respectée chaîne de radio et de télévision britannique BBC l’a appris à ses dépens en voyant débarquer en masse, ce mardi 14 février, les enquêteurs du fisc dans ses bureaux de New Delhi mais aussi de Bombay, place forte de l’économie du pays. Les policiers ont confisqué les portables des employés présents, selon un témoin sur place.
Ces perquisitions interviennent quelques semaines après la diffusion d’un documentaire sur le rôle du premier ministre dans des émeutes interconfessionnelles sanglantes de 2002. Le leader nationaliste hindou est accusé d’avoir ordonné à la police de fermer les yeux, lorsqu’il dirigeait l’État du Gujarat (Ouest). Le film, mais aussi les tweets qui y faisaient référence, ont été censurés par le gouvernement.
Envoyer le fisc est une des armes du pouvoir pour punir les médias qui osent encore critiquer les autorités dans une période d’autocensure généralisée. En 2021, le Dainik Bhaskar, quotidien le plus lu du pays, avait fait l’objet d’un raid dans 32 villes après une enquête retentissante sur la présence de corps de victimes du Covid-19 flottant dans le Gange.
► Comment le gouvernement Modi met-il au pas les grands médias indiens ?
En Inde, la défense de la liberté de la presse a toujours été un combat difficile et dangereux face aux autorités locales, politiciens de tout bord, chefs d’entreprise véreux et autres groupes religieux extrémistes.
Mais la situation n’a cessé d’empirer depuis la victoire du premier ministre Narendra Modi en 2014, figure centrale du Bharatiya Janata Party (BJP) et incarnation de la droite nationaliste hindoue. « Violences contre les journalistes, concentration des médias, alignement politique… La liberté de la presse est en crise dans “la plus grande démocratie du monde” », s’inquiète Reporters sans frontières. Selon le classement 2022 de l’association en matière de liberté d’expression des médias, le pays a reculé de la 142e place au 150e rang, sur 180. Juste devant les régimes dictatoriaux du Tadjikistan et de la Biélorussie. Dix journalistes sont actuellement sous les verrous.
Les groupes de presse encore indépendants sont harcelés par le fisc, la police, la justice, et toute critique peut tomber sous le coup de la sédition, passible de lourdes peines. En parallèle, on observe la mainmise grandissante du parti de la majorité, le BJP, sur les titres du sous-continent à travers des milliardaires proches de Narendra Modi. Dernière grande télévision indépendante du pays, la New Delhi Television (NDTV) voit ses journalistes démissionner en masse depuis son acquisition par le multimilliardaire Gautam Adani, qui bénéficie du soutien sans faille du premier ministre.
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