Le Cambodge a accueilli samedi dernier son premier festival international de cerfs-volants, le « SkyFest », dans la ville côtière de Sihanoukville, au sud-ouest du pays.
A l’origine de la tradition du cerf-volant khmer
Des cerfs-volants volent dans la péninsule du sud-est asiatique depuis au moins 2000 ans. Nul ne sait à quelle époque remonte le dessin définitif de leurs différentes silhouettes. Parmi les 27 types de cerfs-volants khmers recensés, le plus courant est le cerf-volant pnong.
Leur usage a toujours été lié au rythme du travail agraire. On les fait principalement voler en saison sèche, entre les récoltes et le nouvel an du calendrier bouddhique théravada soit de décembre à avril. Cet espace de temps est favorable d’un point de vue météorologique puisque les vents y sont plus réguliers.
Ajoutons que, dans la légende khmère, NénChey raconte comment cet homme ingénieux échappa aux mains de l’empereur de Chine grâce à l’invention du cerf-volant musical. Porteurs d’une symbolique reliant profane et sacré, matériel et spirituel, ces silhouettes de papier étaient utilisées au Cambodge pour des cérémonies royales et des rites religieux. La croyance selon laquelle le malheur s’abattait sur le foyer dont un cerf-volant tomberait sur la maison perdure. Cette superstition explique pourquoi on joue habituellement au cerf-volant loin des habitations.
Le « SkyFest” : premier festival international de cerfs-volants de Sihanoukville
Sous le slogan « Les Khmers peuvent voler« , l’événement a été présidé par le ministre Ly Thuch, premier vice-président de l’Autorité cambodgienne d’action contre les mines et d’assistance aux victimes (CMAA).
Des amateurs de cerfs-volants de neuf pays différents, tous avec leur talent et leur savoir-faire propres, ont contribué ainsi à faire de cet unique festival un moment de partage fort.
Ce sont plutôt des adultes qui font voler les cerfs-volants au Cambodge et en particulier des hommes. Étant donné leur taille, il est préférable d’être plusieurs pour les faire décoller. Ce jeu favorise les dimensions collective et intergénérationnelle. Au-delà de l’excitation ou de l’apaisement que procure ce jeu, ces cerfs-volistes ressentent généralement une grande fierté à perpétuer une tradition ancestrale qui avait disparu durant les années de guerre.
Parmi ces passionnés, Yann Defond avait, lui, entreprit de revivifier le savoir-faire ancestral des cerfs-volants musicaux. Un article lui avait été consacré.
En ce sens, le ministre a déclaré au quotidien Xinhua : « Le SkyFest n’est pas seulement une célébration de notre patrimoine culturel, mais aussi une occasion d’apprendre les uns des autres et de construire des relations durables« .
Ces passionnés de cerfs-volants, provenant du Cambodge, de Chine, d’Indonésie, du Vietnam, de Thaïlande, des Philippines, de Singapour, de Malaisie et de France, ont ainsi contribué, à leur façon, à préserver une partie de cette culture traditionnelle et incité la jeune génération à s’y intérrésser un peu plus.
“Le thème « Les Khmers peuvent voler » reflète non seulement la grâce de nos cerfs-volants s’élevant au-dessus de nous, mais aussi les aspirations et les rêves du peuple cambodgien, alors que nous continuons à avancer vers un avenir meilleur« , finit par conclure Ly Thuch lors de son discours.
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