Du matériel pour les « caoutchoutiers

, Du matériel pour les « caoutchoutiers

Past Gouverneur du Lions club d’Aubusson, Alain Herbaut est allé au Cambodge afin de doter les salariés d’une entreprise de c aoutchouc de lunettes de protection et de draps de bain. Il revient sur la découverte de cette industrie.

L’action de ce jour se déroule au Cambodge, dans un des districts de la province de Tbong Khmum, à Memot, petite ville frontalière du Vietnam. A 3 h 30 de route à l’est de Phnom Penh, nous sommes ici sur les riches terres rouges d’origine basaltique, témoins d’anciens volcans primaires disparus, et sur lesquelles se trouvent les grandes plantations d’hévéas de Krek, Chamcar Andong, Boengket, Chup (la plus grande plantation au monde dans les années 60) et la Memot Rubber Plantation Co, où sont intervenus les Lions clubs. Durant le protectorat, elle s’étendait sur 10.000 hectares conquis sur la forêt.

Un million d’arbres et 1.750 salariés

L’influence française. La ville de Memot s’est, au fil des années, construite autour de la plantation. Elle enserre les puits forés par les Français et recouvre aujourd’hui les réseaux de canalisation, et d’adduction d’eau de la plantation qui quadrillent le sous-sol des maisons.

Bastion colonial de par son histoire (acquisition par la banque Ruef qui investit dans les années 1930 au même titre que La banque Rivaud pour la Cie du Cambodge à Chup), la ville – et sa plantation – le demeure encore aujourd’hui de par son architecture. Ses bâtiments construits par les Français en matériaux de qualité ont traversé les années et résisté aux intempéries. Certains ont été restaurés quand d’autres portent encore des inscriptions en français, bien lisibles sur les frontons. On peut citer les maisons des planteurs et de leurs hôtes, le hangar d’aviation, la piste d’atterrissage, la piscine, les bureaux, les magasins et entrepôts.

Tout à Memot rappelle la présence française, incarnée par le directeur général de la plantation, Philippe Monnin, qui reçoit la délégation du Lions club.

La Memot Rubber Plantation Co. Ingénieur agronome de formation, planteur depuis près de quarante ans dans plusieurs pays dont le Cambodge bien sûr, Philippe Monnin a reçu les rênes de la Memot Rubber Plantation Co en 2021. Sa nomination, actée par les propriétaires cambodgiens en janvier 2022, en fait le premier DG français depuis 1971. Reconnaissance de son pouvoir comme de ses compétences. Il est secondé dans sa tâche par quatre sous-directeurs, un chef de la construction et des transports, un directeur technique, un chef de la plantation et une directrice administrative.

Depuis la privatisation des plantations d’Etat en 2008, la compagnie s’est agrandie sur 13.500 hectares avec une extension de 4.000 hectares à 80 km de Memot. Elle emploie 1.750 personnes dont 41 % de femmes qui se répartissent le travail entre l’usine, les bureaux, la plantation, la pépinière, le jardin à bois, l’entretien des pistes, le transport du caoutchouc et la sécurité. On peut citer parmi eux 858 saigneurs divisés en 61 équipes sur la plantation, 72 personnes sur la pépinière (1,2 million d’arbres repartis sur 10 hectares), 123 personnes pour la sécurité.

Les hévéas. Le rendement actuel à l’hectare (ici 513 arbres plantés) est d’une tonne sachant qu’un arbre peut produire jusqu’à 9 kg de caoutchouc par an, qu’il est saigné tous les quatre jours pendant 25 ans entre six et sept ans après sa plantation. Qu’il lui faudra être fertilisé pendant les quatre premières années de 100 kg d’engrais à l’hectare. Les maladies principalement fongiques (phytophtora, oïdium) sont peu présentes au Cambodge du fait de la longue saison sèche empêchant leur prolifération.

Le caoutchouc. La plantation exporte, entre autres, en Europe, en Inde et à Taiwan un caoutchouc CSR L et CSR 5 selon les normes nationales cambodgiennes (Cambodian Standard Rubber) soumises à nombre de critères techniques pour recevoir l’accréditation tous les deux ans. Ces produits sont destinés à la fabrication de chaussures (semelles), de produits pour l’industrie automobile (hors pneumatiques) comme les joints et l’industrie du bâtiment, tétines, et liant textiles.

De la sève d’hévéa au caoutchouc

Le process de fabrication. Le conditionnement du caoutchouc pour l’export se fait selon les normes, par balles de 35 kg, soit 1,26 tonne par palette. Ces balles de caoutchouc sont obtenues après coagulation du latex récolté, crépage, séchage, calibrage, pressage et empaquetage sous polyéthylène.

Il faut 20 m³ d’eau par tonne de caoutchouc pour le laver dont 280.000 l par jour proviennent des puits forés en partie par les Français, toute imperfection, humidité, éclis de bois ou autre impureté le rendant impropre à l’exportation.

La vente. Le cours du caoutchouc varie chaque année. Aujourd’hui la tonne se négocie aux alentours de 1.500 $ ; elle était montée à 1.900 en 2022 et descendue à 1.200 l’année dernière. Il ne reste plus aujourd’hui de réelle cotation boursière du caoutchouc à Paris, Londres ou Kuala Lumpur, seules les bourses de Shanghai et Singapour sont actives.

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