Aujourd’hui installé au Cambodge, Maurice Cartal garde de doux souvenirs de la Creuse : pendant plus de deux décennies, il a fait, en Belgique, la promotion de saucissons fabriqués à Auzances (Creuse).
C’est au Cambodge, au détour d’un couloir d’hôtel de Phnom Penh, que le Creusois Alain Herbaut, past-gouverneur du Lions Club d’Aubusson, croise un visage qui lui apparaît comme familier. Trois décennies plus tôt, les deux hommes se sont en effet côtoyés, dans un tout autre environnement : les Salaisons du Centre à Auzances (Creuse).
Promoteur des Salaisons d’Auzances
Pendant plus d’une vingtaine d’années, Maurice Cartal a commercialisé les productions de l’entreprise des Combrailles fondée en 1965 : « Salaisonniers de père en fils, la famille Renaud a préservé pendant de longues années ce savoir-faire en maintenant coûte que coûte des emplois à Auzances, où l’usine occupait un grand nombre de natifs de la région », relate celui qui réside aujourd’hui au Cambodge.
S’étant lié d’amitié avec l’un des fils Renaud, Hubert, lui aussi commercial dans l’entreprise familiale, le Creusois d’adoption imagine des produits exportables vers le nord de l’Europe.
Au début des années 1980, les Belges n’importaient pas de saucissons secs alors qu’ils sont amateurs de salamis danois !
Les nouvelles recettes des deux compères ont un succès immédiat et exceptionnel : « Cela contribua bien sûr à l’enthousiasme que j’éprouvais à faire de ces salaisons mon “cheval de bataille”, si l’on peut dire, outre Meuse », raconte le désormais septuagénaire avec nostalgie.
Le charme de la Combraille
Même si « les problèmes économiques et les mutations de la filière » mettent un terme à cette belle association, il conserve de beaux souvenirs de cette période de sa vie : « A ce jour, rien ne peut me faire oublier le charme des Combrailles avec le sentiment profond qui me lie à cet endroit encore préservé, je pense ! ».
Une fois à la retraite, l’ex-commercial décide de s’installer en famille dans le Lot. A Gourdon, il rejoint « une association d’intérêt public trouvant des emplois souvent temporaires à des personnes en perdition. Cette association comptait quatre employés en CDI et environ 80 travailleurs hommes et femmes en permanence ».
Exporter des mangues vers Paris
Au cours de cette période particulièrement courte, l’ancien vendeur de charcuterie développe une relation amicale avec un entrepreneur et son partenaire franco-cambodgien qui montaient avec difficulté un projet d’exportation de fruits exotiques du Cambodge vers la France.
Maurice Cartal retrouve alors son esprit d’entreprendre :
Je pars donc début janvier 2016 vers Phnom Penh où m’attendait Leang, un jeune Cambodgien francophone. Tous les deux, nous avons fini par trouver la solution nous permettant de mettre en place une filière d’exportation directe de mangues vers Paris (Rungis).
Les semaines et les mois passent, Maurice Cartal apprécie d’être « plongé dans les campagnes et les régions intérieures de ce pays sympathique, mais encore à l’orée du développement ».
Installé au Cambodge
« Suite à cette épopée », il décide finalement de s’installer au bord du Mékong. Deux saisons successives, il fait du sourcing pour une usine au Vietnam, voyageant longuement du Nord au Sud, en compagnie de deux amis cambodgiens. Près de Preah Vihear, à environ 150 km de Siem Reap, il remet également en ordre des parcelles de manguiers perdus dans une plantation d’hévéas de 6.000 ha appartenant à un propriétaire belge.
Aujourd’hui, Maurice Cartal continue de s’investir dans l’économie cambodgienne et ses échanges avec la France. Membre du Lions Club Phnom Penh francophone, il est aussi l’un des dirigeants de l’Association d’entraide des Français résidant au Cambodge.
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