Colombie ou Cambodge ? A Phnom Penh, Joe Biden se trompe entre Colombia et Cambodia

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AFP

Amérique centrale: la détresse des agriculteurs face aux phénomènes climatiques extrêmes à répétition

Miguel Mejia n’a pu sauver qu’une poignée d’épis de maïs dans son champ inondé après le passage au Honduras de la tempête tropicale Julia qui a frappé le mois dernier l’Amérique centrale, région du monde où les phénomènes météorologiques extrêmes sont de plus en plus récurrents. Julia est entrée au Nicaragua le 9 octobre en ouragan de catégorie 1, a traversé le Salvador en tant que tempête tropicale et s’est dissipée au Guatemala voisin. Les pluies diluviennes qui l’ont accompagnée ont fait sortir de leur lit les fleuves Ulua et Chamelecon, causant les dégâts les plus importants au Honduras, dans la vallée de Sula (nord). Dans ces quatre pays d’Amérique centrale baignés par la mer des Caraïbes ou l’océan Pacifique, Julia a causé la mort de plus de 50 personnes et détruit des milliers d’hectares de récoltes. Les sept hectares que possèdent Miguel Mejia avec neuf autres agriculteurs honduriens sont situés près d’El Progreso, à 30 kilomètres de San Pedro Sula, la 2e ville du pays et capitale industrielle. Un mois après le passage de Julia, les cicatrices sont toujours visibles avec ça et là des débris charriés par la crue qui a emporté toutes les cultures: bananes, manioc, etc. « Les récoltes ont été perdues. Il va y avoir une crise alimentaire », se lamente l’homme de 58 ans qui vit avec sa femme et ses deux enfants adultes. Il estime à plus de 400.000 lempiras, environ 16.000 dollars, les pertes pour la collectivité de 10 agriculteurs qui ne pourront pas lancer un second semis en raison de terres encore baignées d’eau boueuse. En attendant, Miguel Mejia gagne « de quoi survire » en réparant les clôtures endommagées par la montée des eaux. – « Jamais eu autant d’eau » – Au Salvador, Victor Carranza, 44 ans, n’a pas pu lui non plus récolter le maïs « qui fait vivre la famille » sur son hectare de terre inondée à El Zamorano, à environ 100 km au sud-est de San Salvador. « Tout a été perdu à cause de l’eau », déplore-t-il, espérant une aide gouvernementale pour lancer les prochains semis. « Il n’y a jamais eu autant d’eau que cette année », souffle Alfredo Hernandez, agriculteur de 51 ans qui se dit « très inquiet » : « Si le gouvernement ou certaines institutions ne nous soutiennent pas, ce sera pire demain car pour l’instant on ne peut même pas nourrir notre bétail ». Au Nicaragua, le ministère des Finances a chiffré à 367,8 millions le coût des dommages causés par Julia tant sur l’agriculture que sur les infrastructures. Le ministre guatémaltèque de l’Agriculture, José Angel Lopez, a comptabilisé « 60.000 hectares de cultures touchées à différents niveaux », évoquant maïs, haricots, cardamome, café, bananes et pâturages. « Les grandes inondations c’était tous les 20 ans, mais là ça revient deux ans après », dit Miguel en référence aux ouragans Eta et Iota qui ont fait plus de 200 morts et des milliards de dégâts en 2020 en Amérique centrale. « Avant ça il y a eu Mitch, il y a 24 ans », le second ouragan le plus meurtrier dans le bassin de l’Atlantique, se remémore-t-il. Après le passage de l’ouragan de catégorie 5 qui a fait près de 20.000 morts en 1998, les autorités honduriennes avaient érigé des contreforts en pierre sur les berges des fleuves Ulua et Chamelecon. Mais ils ont cédé sous l’effet de Eta et Iota, dévastant la vallée de Sula, poumon économique du pays de 9,6 millions d’habitants, dont plus de 70% sont pauvres. nl-lab/db/sf/juf

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