Vingt-six personnes, dont vingt et un citoyens thaïlandais, sont mortes dans l’incendie qui a ravagé un hôtel-casino au Cambodge, dans la nuit du 28 au 29 décembre, selon le dernier bilan des autorités. Une vaste opération de secours a eu lieu, vendredi 30 décembre, où se trouvaient plusieurs centaines de clients et employés au moment du drame.

« C’est une tragédie en cette période des fêtes de fin d’année », a réagi vendredi le premier ministre cambodgien, Hun Sen, depuis Kampot, dans le sud du pays. « Nous continuons ce matin de rechercher des victimes. Il pourrait y avoir plus de corps », a-t-il ajouté, en précisant que « plus de 1 000 clients et environ 500 employés » étaient au Grand Diamond City, un complexe de divertissement de Poipet (Ouest), à la frontière avec la Thaïlande, quand l’incendie s’est déclaré.

« L’opération de recherches est maintenant terminée », a annoncé dans la soirée Sek Sokhom, représentant de la province de Banteay Mean Chey. « Les secouristes sont passés partout où nous pensions trouver des victimes », a-t-il ajouté.

« Endroit pas bien sécurisé »

Mobilisés dès l’aube vendredi, des centaines de secouristes cambodgiens et thaïlandais ont passé au crible l’imposant complexe, dont il ne reste que des pans de façades noircies par les flammes, examinant certaines zones qui étaient inaccessibles la veille en raison de la fumée. Une conférence de presse du gouverneur de Banteay Mean Chey est prévue samedi matin.

Des images prises au moment de l’incendie ont montré des personnes acculées sur des balcons ou au rebord des fenêtres pour échapper à des flammes de plusieurs mètres de haut. Un secouriste thaïlandais a précisé que le feu s’était rapidement propagé dans l’hôtel-casino en raison de la présence de moquette.

« J’avais la sensation depuis le début que cet endroit n’était pas bien sécurisé. Tout à l’intérieur était vieux, a déclaré Nueng, un employé thaïlandais de l’hôtel-casino, qui attendait des nouvelles de son père piégé par les flammes. Je l’ai appelé au téléphone et quand il n’a pas répondu, j’ai perdu espoir. Maintenant, je veux seulement avoir son corps. »

Du côté thaïlandais, des familles endeuillées sont allées chercher des renseignements dans un centre d’accueil improvisé sur un parking. « Il était coincé à l’intérieur, a soupiré Keerati Keawwat, une mère qui a perdu son fils âgé de 23 ans. Je ne peux pas manger, et je n’ai dormi qu’une heure. Je suis bouleversée. »

Les autorités cambodgiennes n’ont pas évoqué pour le moment les causes de l’incendie.

A 200 mètres de la Thaïlande

Le Grand Diamond City se trouve à environ 200 mètres du poste-frontière, sur la route animée qui relie la capitale thaïlandaise Bangkok à Siem Reap, ville touristique cambodgienne connue pour les temples d’Angkor situés à proximité.

La loi interdit aux citoyens du Cambodge, l’un des pays les plus pauvres d’Asie, de participer à des jeux d’argent dans les casinos, mais de nombreux casinos pour étrangers ont essaimé dans les villes frontalières, comme Poipet, où afflue une clientèle essentiellement thaïlandaise. Les casinos sont officiellement bannis en Thaïlande, ce qui pousse les joueurs à aller au Cambodge.

Ces derniers mois, plusieurs incendies meurtriers dans des établissements de nuit, régulièrement soupçonnés de ne pas respecter les règles élémentaires de sécurité, se sont déclarés en Asie du Sud-Est.

En août, un feu dans une discothèque près de Pattaya, en Thaïlande, a fait vingt-six morts, principalement des jeunes locaux venus faire la fête. Un mois plus tard, trente-deux personnes ont trouvé la mort dans l’incendie d’un bar karaoké dans la banlieue de Ho Chi Minh-Ville, au Vietnam.

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