Thomas Siniecki, Media365 : publié le mardi 09 janvier 2024 à 23h57

Antoine Lemarié sait vivre avec son époque, en faisant partager son quotidien depuis près de trois ans. Et celle-ci le lui rend bien.

Non, les réseaux sociaux ne sont pas qu’un déversoir de haine. Pour Antoine Lemarié, ils servent depuis un an à raconter, vidéos à l’appui, sa vie de footballeur à travers le monde. Et son succès est devenu gigantesque ces derniers mois, à tel point que l’attaquant français de 27 ans est devenu un des noms les plus recherchés sur le site de référence Transfermarkt, non loin de Kylian Mbappé ou Cristiano Ronaldo ! Allant de petit boulot en petit boulot sur toute la planète, il avait récemment quitté la troisième division grecque car son dirigeant, qui ne le payait pas, commençait à le menacer physiquement. C’est là que sa chaîne YouTube, qui existait déjà depuis 2020 et le confinement durant la pandémie de Covid, a explosé.

« Je suis mieux là que dans un club de cinquième division en France »

Le voilà désormais au Cambodge pour son premier vrai contrat professionnel en première division, seulement quelques milliers d’euros par mois mais aussi un appartement et un scooter de fonction. Son coach, Hong Pheng, n’est pas dérangé par le fait d’être filmé : « Ça fait la promotion du football cambodgien. Mais il doit mener l’équipe à la victoire ! »Après Singapour, l’Australie, l’Angleterre (en sixième division), la Finlande et donc la Grèce, Lemarié savoure ce premier contrat « 100% pro, sans avoir besoin de travailler à côté », ainsi qu’il l’expliquait il y a quelques jours à nos confrères de 20 Minutes : « J’ai des conditions de vie exceptionnelles, il fait toujours chaud. Je suis mieux là que dans un club de cinquième division en France. »

Il reconnaît, bien sûr, que « la marche était sans doute trop haute pour la Ligue 1 et les championnats européens » : « Mais l’Asie était restée dans un coin de ma tête. Chaque fin de saison, j’envoie des vidéos avec mes ‘highlights’, soit à des agents, soit aux clubs directement. Un ex-coéquipier m’avait donné le contact d’un agent thaïlandais, qui n’est revenu vers moi qu’un mois après l’envoi de la vidéo. Après la mésaventure grecque, j’étais méfiant. C’est une fierté. Mon parcours a été semé d’embûches, beaucoup auraient lâché après plusieurs saisons sans salaires. J’ai bien fait de m’accrocher, c’est ma récompense. J’ai été semi-pro, il me manquait le fait d’être un joueur professionnel. » Egalement invité de l’After Foot sur RMC durant les fêtes, le footballeur du Val-de-Marne est un modèle de héros moderne.

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