Le dirigeant cambodgien Hun Sen a réactivé sa page Facebook, quelques jours avant des élections législatives à sens unique, a annoncé jeudi un membre de son équipe.
Le mois dernier, Hun Sen avait désactivé son compte avant de menacer d’interdire la plateforme et de déclarer persona non grata au Cambodge les représentants de Meta, la maison-mère de Facebook.
Ce retour sur le réseau social le plus populaire du pays intervient quelques jours avant les élections du 23 juillet, encore une fois largement qualifiées de simulacre, les autorités ayant refusé l’inscription du parti de la Bougie, principale opposition à Hun Sen.
Sa page, de nouveau active jeudi matin, compte 14 millions d’abonnés, mais beaucoup d’entre eux sont soupçonnés de provenir de « fermes à clics », de réseaux de faux et de vrais utilisateurs contrôlés par des intermédiaires numériques qui vendent des « likes ».
« J’ai décidé d’utiliser cette page et je demande qu’elle soit conservée pour servir les intérêts de la nation, même si Samdech (Hun Sen) ne l’utilise plus », a posté sur la page Duong Dara, en charge de la communication digitale du dirigeant.
Hun Sen est arrivé sur Facebook en 2015 après que ses opposants, notamment le chef de l’opposition en exil Sam Rainsy, ont utilisé la plateforme pour atteindre les jeunes électeurs, avec succès à l’époque.
Fin juin, le conseil de surveillance de Meta avait recommandé que les comptes Facebook et Instagram de Hun Sen soient suspendus pendant six mois en raison d’une vidéo filmée en janvier.
Dans cette vidéo, il déclarait à ses opposants qu’ils s’exposeraient à des poursuites judiciaires ou à des coups de bâton s’ils accusaient son parti de fraude lors des élections de juillet.
Quelques heures plus tard, Meta a déclaré qu’elle se conformerait à la décision de retirer la vidéo, jugée par le conseil comme « contenant des déclarations claires d’intention d’utiliser la violence ».
En poste depuis 38 ans, Hun Sen est l’un des dirigeants au pouvoir depuis le plus longtemps dans le monde et compte manifestement passer les rênes du pouvoir à son fils aîné Hun Manet quand il se retirera.
Les organisations de défense des droits accusent Hun Sen d’utiliser la justice pour écraser toute opposition, et des dizaines d’opposants ont été emprisonnés depuis qu’il est au pouvoir.
ss-rbu/del
META
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