Au Cambodge, les singes des sites touristiques exploités et maltraités par des YouTubeurs

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ANIMAUX – Un moyen facile de faire des vues. Sur YouTube, Facebook ou encore TikTok, les singes des ruines d’Angkor, au Cambodge, ont des fans : agiles et insolents, ils sont souvent filmés en train de chaparder des boissons ou de câliner des touristes, comme vous pouvez le voir dans notre vidéo ci-dessus. Mais dans certaines vidéos beaucoup plus sombres, ils sont attrapés puis tourmentés pour la caméra.

« Ils font ce contenu pour gagner de l’argent avec les vues YouTube, et c’est un gros problème pour nous », explique à AP News Long Kosal, porte-parole pour Apsara, l’autorité responsable de la préservation du site archéologique considéré comme l’un des plus beaux au monde. L’homme tient pour responsables des YouTubeurs locaux, difficiles à identifier car ils se filment rarement, n’apparaissant pratiquement jamais à l’image.

Face à cette prolifération de contenus violents, Apsara et le ministère de l’agriculture cambodgien ont ouvert une enquête, et espèrent arrêter les créateurs de contenu les plus violents. Car en plus du cas des animaux torturés, ces vidéos posent d’autres problèmes pour les sites touristiques concernés.

Des vidéos choquantes et problématiques

En effet, les singes s’habituent à être filmés, et sont donc de plus en plus audacieux, allant jusqu’à dérober de la nourriture aux touristes ou à les mordre. Cette audace les pousse également à sortir de la jungle aux alentours d’Angkor, et à endommager les temples en y retirant des gravats précise l’Apsara.

Quant aux YouTubeurs interviewés par AP News, ils indiquent ne pas avoir vu de macaques se faire maltraiter. La plupart d’entre eux cherchent à compléter leurs faibles revenus en publiant des vidéos d’animaux drôles ou mignonnes sur la plateforme. « J’ai besoin de ces singes », explique l’un d’entre eux.

En juin 2023, une enquête de la BBC avait déjà révélé l’existence de centaines de clients en Angleterre ou aux États-Unis, prêts à payer des Indonésiens pour filmer et tuer des bébés singes. Sur des groupes Telegram, des idées de tortures extrêmement violentes étaient échangées, puis mises à exécutions. Plusieurs personnes avaient été arrêtées, et une vingtaine avait fait l’objet de poursuites.

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