Alençon. Le Cambodge et les temples d’Angkor dans l’objectif d’Olivier Héron

Cambodge
« Ces racines tentaculaires qui encerclent les monuments donnent l’impression de ne faire qu’un avec la terre », confie Olivier Héron. ©Olivier Héron

Le musée des Beaux-Arts d’Alençon (Orne) propose, dans le cadre de l’exposition « Joyaux du bouddhisme cambodgien » et jusqu’au 28 février 2023, une exposition de photographies d’Olivier Héron.

Regard contemporain et contemplatif sur l’exceptionnel complexe monumental d’Angkor, inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1992, cette présentation inédite d’une série de photographies réalisée par Olivier Héron, entre 2014 et 2015, sublime le dialogue silencieux qui s’opère depuis des siècles entre nature et culture dans ce haut lieu du patrimoine de l’humanité.

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« Reflet de l’impermanence de l’homme, elle nous murmure l’un des messages essentiels du Bouddha. Elle entre également en résonance avec les images des explorations menées par Adhémard Leclère dans ces mêmes lieux à la fin du XIXe siècle », signale Johanna Mauboussin, la conservatrice du Musée des Beaux-Arts d’Alençon.

Trois séjours de dix mois à un an

Originaire du Mans, c’est en Asie du Sud-Est qu’Olivier Héron a pris goût à la photographie après s’être intéressé à la musique et à la peinture.

« Partir en Asie, c’est d’abord l’histoire d’une rencontre avec des réfugiés sud-vietnamiens au début des années 90. Les échanges, les dialogues que j’avais à l’époque avec ces exilés m’ont tout simplement fasciné au point de vouloir découvrir la culture asiatique par moi-même », confie le photographe.

Ainsi, entre 1994 et 1997, il s’est rendu trois fois en Asie du Sud-Est sur des périodes de dix mois à un an. 

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À bicyclette

Ce fut l’occasion de réaliser des travaux qui l’ont mené en Chine, au Vietnam, au Laos, en Thaïlande, en Malaisie et en Indonésie.

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Je me souviens de mon premier reportage publié dans le magazine Terre Sauvage, juste une page sur Pulau Ubin, une île à quelques encablures de la bouillonnante Singapour. Une page qui a dessiné le reste de mon existence vouée à la photographie, une passion qui ne m’a plus quittée.

Olivier Héron, photographe.

« Dans les premiers mois du voyage, j’avais adopté une bicyclette chinoise, achetée à Canton, pour me déplacer, libre de m’arrêter, de photographier et d’exister. Pendant toutes ces années, je n’ai pas eu l’opportunité d’aller à la rencontre du Cambodge tant son histoire à cette période s’écrivait de façon dramatique. » 

Olivier Héron, photographe d'Alençon, expose ses photos du Cambodge au musée des Beaux-Arts et de le Dentelle d'Alençon, jusqu'au 28 février.
Olivier Héron, photographe d’Alençon, expose ses photos du Cambodge au musée des Beaux-Arts et de le Dentelle d’Alençon, jusqu’au 28 février. ©Olivier Héron

Originaire de la Sarthe et installé à Alençon depuis 2009

De retour définitivement en France en 1997 et passionné de jazz, Olivier Héron s’est tourné vers la photographie exclusivement en noir et blanc, « une période riche de rencontres avec des musiciens étonnants de festival en festival ».

Après avoir travaillé à la fois en indépendant et pour la presse quotidienne en Sarthe, il est venu travailler à Alençon, début 2009. L’occasion de découvrir la préfecture de l’Orne qu’il ne connaissait pas… mais où il s’est finalement définitivement installé. 

Depuis, il n’est retourné au Cambodge qu’à deux reprises, en 2014 et 2015.

« Un message du Bouddha »

Cette exposition reprend quelques images inédites issues de ce travail photographique. « Pour la plupart, prises au meilleur moment de la journée : avec le lever du soleil. En effet, la latérite, souvent à la base de ces constructions, est une roche forte en hydroxydes de fer. Cela lui donne cette teinte rouille, une couleur que les premiers rayons du soleil accentuent considérablement comme on peut le voir sur les images du Prè Rup ou du Bayon », explique Olivier Héron. 

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« Depuis le déclin de la civilisation khmère au XVe siècle, la végétation luxuriante, les faux fromagers en particulier, s’est infiltrée dans le moindre interstice de vide entre les pierres. Si les images du Preah Pralilay, du Ta Som ou encore du Baphuon offrent un impressionnant témoignage, le Ta Prohm est, lui, emblématique de cette union entre la flore et la pierre. Il a même été restauré et conservé de façon délibérée dans l’état qui était le sien au moment de sa découverte ».

Ces racines tentaculaires, qui encerclent les monuments, donnent l’impression de ne faire qu’un avec la terre.

Olivier Héron.

« Ce sont ainsi toute la mystique et la poésie de cette culture qui s’offrent à notre regard contemporain comme un message de compassion venu d’un lointain passé. Un message du Bouddha lui-même», conclut le photographe.

« Cambodge. Les temples d’Angkor, un message du Bouddha », exposition de photographies d’Olivier Héron, jusqu’au 28 février 2023 au musée des Beaux-arts et de la Dentelle d’Alençon. Sans surcoût au billet d’entrée du musée : plein tarif 4 €, tarif réduit 3 € et gratuité selon conditions habituelles (- de 26 ans, bénéficiaires des minima sociaux…)

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