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Victimes de Maceio contre Braskem. Le tribunal de Rotterdam rejette la demande d’article 34 lis pendant la suspension. – loi gavc – geert van calster

Le tribunal (de première instance) de Rotterdam a confirmé la compétence d’ancrage et a rejeté une demande de suspension au titre de l’article 34 Bruxelles I bis. L’affaire concerne des victimes de tremblements de terre dans la région brésilienne de Maceió, qui, selon eux, sont causés par les activités minières de Braskem. L’arrêt n’est disponible qu’en néerlandais.

Les principaux défendeurs néerlandais sont des fournisseurs intra-groupe, notamment de produits chimiques spécialisés et de services financiers. La principale cible de la réclamation est bien sûr la mère holding brésilienne. La question de savoir si ces derniers peuvent être mis en cause n’est pas soumise à Bruxelles I bis mais plutôt aux règles résiduelles néerlandaises. Cependant, tout comme dans Shell, par exemple, les règles néerlandaises sont appliquées en gardant fermement à l’esprit l’autorité de la CJUE relative à l’article 8, paragraphe 1, Bruxelles Ia. En des termes beaucoup plus succincts que les juridictions anglaises dans des procédures similaires, les juridictions néerlandaises [6.16] trouve les affaires si « étroitement liées » qu’il est opportun de les entendre ensemble. Elle souligne que si les rôles et responsabilités respectifs des différentes entreprises concernées sont susceptibles d’être très différents, il existe un faisceau de questions juridiques et factuelles qui se retrouvent dans les différentes demandes. [6.18] elle souligne que la décision d’établir le siège européen du groupe et les activités financières à Rotterdam implique que l’entreprise aurait pu raisonnablement prévoir qu’elle serait poursuivie ici.

Tout aussi succinctement [6.19 ff] la Cour rejette l’argument selon lequel l’utilisation des sociétés néerlandaises comme principaux défendeurs constitue un abus de procédure. Un tel abus doit être interprété de manière restrictive et il est loin d’être évident que la réclamation contre les ancres est entièrement sans fondement.

Apparemment, les accusés ont tenté de faire valoir le forum non conveniens [6.23] le tribunal souligne qu’une telle interprétation n’existe pas aux Pays-Bas et ajoute (comme la Cour d’appel de Municipio) que des complications pratiques lors de l’audition de l’affaire ou de l’exécution d’un jugement ne sont pas un motif de rejet de la compétence.

Demande de suspension des procédures vis-à-vis des sociétés brésiliennes [6.26] est rejetée le (CPR néerlandais) lis en attendant les règles pour les parties à la procédure ne sont pas les mêmes. L’article 34 est traité en deux paragraphes (contrairement aux tribunaux E&W). Les procédures en cours au titre de l’article 34 sont ne pas, semble-t-il, Brasilian Civil Public Actions – CPAS (ceux-ci étaient en cause dans Municipio de Mariana (il est intéressant de noter que le cabinet d’avocats à l’origine des réclamations est le même dans les deux cas)). Les procédures de liquidation en cours sont plutôt considérées comme les points d’évaluation pertinents. [6.28] ci-dessus, le tribunal estime que les affaires ne sont très probablement pas liées. Elle fonde cependant sa décision sur le fait qu’un sursis n’est pas dans l’intérêt d’une bonne administration de la justice. Le tribunal estime que la procédure brésilienne n’est pas susceptible d’aboutir dans un délai raisonnable. L’engagement des accusés à l’audience d’accélérer le processus au Brésil est accueilli avec incrédulité par le tribunal compte tenu de l’attitude des accusés dans les procédures brésiliennes jusqu’à présent.

[6.32] l’autorisation d’interjeter appel du jugement provisoire sur la compétence est refusée. Cela signifie que, comme dans Airbus, la discussion sur les questions de droit international privé ne resurgira vraisemblablement qu’au stade de l’appel de l’arrêt sur le fond également.

Un arrêt important : à part Petrobas, il n’y a pas à ma connaissance d’arrêts continentaux traitant de l’article 34 avec cette intensité (il y a des arrêts E&W, comme le savent les lecteurs du blog).

Geert.

Voir aussi « Mec, où est mon tribunal de l’UE ? » Sur l’application des articles 33-34 Bruxelles Ia’s forum non conveniens- light rules’, Revue de droit international privéà venir 2022.