À Phnom Penh, les personnes LGBTIQ+ peuvent désormais accéder à un soutien psychologique gratuit grâce à une ligne téléphonique d’écoute mise en place par l’ONG Transcultural Psychosocial Organization (TPO) Cambodia. Ce dispositif vise à créer un espace d’expression sécurisant, favorisant le dialogue et le bien-être émotionnel des personnes concernées.
Soth Peosamnang, coordinatrice du projet, souligne l’urgence d’un tel service : « Une personne peut se suicider en une minute, mais si elle trouve quelqu’un pour l’écouter dans ce moment critique, cela peut lui sauver la vie. » Elle partage son propre vécu, rappelant que malgré le soutien de sa famille, elle a souffert de troubles mentaux. « Alors imaginez celles et ceux qui n’ont ni famille, ni amis, ni emploi… Comment peuvent-ils faire face ? C’est pour cela que nous sommes là bénévolement. »
Un accès facilité, même en province
À Phnom Penh, les consultations peuvent être réservées à l’avance, avec prise en charge totale des frais de transport. Dans les provinces ciblées de Kampong Cham, Takeo, Sihanoukville et Battambang, les cas graves bénéficient également de consultations gratuites sur site, incluant les frais médicaux et de déplacement.
Pour les personnes vivant en dehors de ces régions, l’équipe de TPO s’efforce d’obtenir un soutien financier auprès d’organisations partenaires afin de couvrir les dépenses liées aux consultations et traitements nécessaires.
Le projet, baptisé « Accroître l’accès aux soins et aux espaces d’expression pour les personnes LGBTIQ+ », a été lancé en octobre 2024 et se poursuivra jusqu’en février 2026. Il bénéficie du soutien technique du Health Action Coordinating Committee et de TPO, ainsi que d’un financement de l’Ambassade de France au Cambodge, de Bandanh Chaktomuk et du réseau YKPs. TPO espère néanmoins prolonger l’initiative au-delà de cette date.
Violence, rejet et discrimination : un constat alarmant
Ros Sarayendeth, également coordinateur du projet chez TPO, témoigne des violences physiques et psychologiques subies par les personnes LGBTIQ+ : interdictions vestimentaires, rejet parental, mariages forcés, ruptures imposées, confiscation de téléphones…
Selon lui, les discriminations touchent tous les aspects de la vie : famille, communauté, école, milieu professionnel, services de santé, et même réseaux sociaux. C’est face à cette réalité que le projet a vu le jour.
Grâce aux séances de soutien les bénéficiaires gagnent peu à peu en confiance. Le respect de la confidentialité et de l’intimité permet aux usagers de se livrer sans crainte. « Beaucoup se sentent soulagés dès qu’ils peuvent parler librement de leurs douleurs ou de leurs hontes, sans jugement ni interruption », explique Sarayendeth.
Les horaires prolongés, jusqu’à 22h, permettent aux personnes salariées de consulter après leur journée de travail. « Certains commencent à retrouver estime de soi et courage, après s’être enfermés ou avoir envisagé le pire », ajoute-t-il.
Former pour mieux soutenir la communauté
Au-delà de l’écoute directe, le projet inclut aussi un accompagnement psycho-social et des formations à l’accompagnement motivationnel destinées aux relais communautaires dans les quatre provinces ciblées. Objectif : leur permettre de devenir eux-mêmes des soutiens fiables et empathiques.
« On ne forme pas seulement pour renforcer leur santé mentale personnelle, mais aussi pour qu’ils deviennent de bons auditeurs pour leurs pairs » Peosamnang.
Contacts utiles
Les personnes en détresse psychologique peuvent appeler tous les jours de 8h à 22h aux numéros suivants :
+855 17 222 372
+855 10 222 478
+855 97 9111 918
Les consultations en présentiel nécessitent une réservation préalable auprès de Soth Peosamnang.
Avec l’aimable autorisation de Cambodianess qui nous permet d’offrir cet article à un public francophone.
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