Dans le monde, entre 1990 et 2021, le nombre de personnes souffrant d’accident vasculaire (AVC) a rapidement augmenté. En cause, une forte croissance démographique, le vieillissement de la population mondiale mais aussi une augmentation substantielle de l’exposition à des facteurs de risque environnementaux et comportementaux. Une alimentation trop pauvre en acides gras polyinsaturés oméga-6 ainsi que la pollution atmosphérique par particules fines pourraient être à l’origine d’une augmentation alarmante d’accidents vasculaires cérébraux invalidants, suggère une nouvelle analyse majeure de l’étude Global Burden of Disease, Injuries, and Risk Factors Study (GBD). Les résultats ont été publiés dans The Lancet Neurology Journal et seront présentés au Congrès mondial sur l’AVC à Abu Dhabi au mois d’octobre. Ainsi donc, un grand nombre d’AVC pourraient être facilement évités en ajustant son hygiène de vie.
Pour leur étude, les chercheurs ont estimé l’incidence, la prévalence, la mortalité, le nombre d’années de vie « ajustées sur l’incapacité et les taux standardisés en fonction de l’âge pour 100 000 personnes par an pour l’ensemble des accidents vasculaires cérébraux, des accidents vasculaires cérébraux ischémiques, des hémorragies intracérébrales et des hémorragies sous-arachnoïdiennes », expliquent-ils. Le tout dans 204 pays et territoires de 1990 à 2021.
Ils ont également calculé le nombre d’AVC attribuables à 23 facteurs de risque et à six groupes de risque (pollution de l’air, tabagisme, risques comportementaux, alimentaires, environnementaux et métaboliques). Ce, à un niveau mondial et régional.
Les oméga-6 jouent améliorent la santé cardiaque et circulatoire
Résultats ? Un régime alimentaire pauvre en acides gras polyinsaturés oméga-6 serait à l’origine d’une augmentation de 5% du nombre d’AVC. Or, une mauvaise alimentation riche en aliments très transformés est souvent dépourvue de ces nutriments. On les retrouve dans la plupart des céréales, graines (pavot, tournesol, sésame, lin, chia…), fruits oléagineux (noix, noix de pécan, noix du Brésil, pistaches, amandes, cacahuètes, noisettes…), huiles et matières grasses végétales (huile de noix, de tournesol, de maïs, de soja, de colza, margarine…). Mais aussi dans les légumineuses (pois chiche, lentilles…), dans certaines viandes (poulet, porc, boudin noir…) et dans les œufs.
Les oméga-6 aident à l’amélioration de la santé cardiaque et circulatoire. En effet, ils aident à diminuer le mauvais cholestérol, participent à la diminution de la pression artérielle et contribuent à la synthèse de plusieurs molécules (prostaglandine E2, thromboxane A2 et leucotriène B4), jouant les médiateurs dans les réponses inflammatoires et immunitaires. En outre, ils aident à maintenir la fonction barrière de la peau contre les toxines et facilitent le passage de nutriments dans l’épiderme.
Par ailleurs, un IMC élevé serait quant à lui responsable d’une gigantesque augmentation de 88 %. « Étant donné que 84 % des accidents vasculaires cérébraux sont liés à 23 facteurs de risque modifiables, il existe d’énormes possibilités de modifier la trajectoire du risque d’accident vasculaire cérébral pour la prochaine génération », commente la co-auteure de l’étude, la Dre Catherine Johnson, experte en maladies cardiovasculaires à l’Université de Washington (Etats-Unis).
La pollution aux particules fines aussi néfaste que le tabac pour le coeur ?
« Avec l’exposition croissante aux facteurs de risque tels qu’une glycémie élevée et une alimentation riche en boissons sucrées, il existe un besoin critique d’interventions axées sur l’obésité et les syndromes métaboliques. Il est essentiel d’identifier des moyens durables de travailler avec les communautés pour prendre des mesures visant à prévenir et à contrôler les facteurs de risque modifiables d’accident vasculaire cérébral afin de faire face à cette crise croissante », poursuit-elle.
En outre, cette étude a également révélé le rôle de la pollution atmosphérique par particules fines dans les hémorragies cérébrales mortelles. D’après les chercheurs, ce facteur aurait contribué à 14% des décès et invalidités causés par ce sous-type d’accident cérébrale grave. Autant que le tabagisme, s’inquiètent les chercheurs.
Quelques chiffres
Aussi, chaque pays devrait-il instaurer le plus rapidement possible des mesures efficaces, accessibles et abordables pour améliorer la surveillance, la prévention, les soins intensifs et la réadaptation des AVC. Au niveau de la prévention, il est indispensable d’insister sur la tension artérielle, le mode de vie et les facteurs environnementaux, alertent les chercheurs.
En France, l’AVC est l’une des premières causes de décès (plus de 30 000 ans chaque année). Ces accidents sont responsables d’environ 120 000 hospitalisations par an et sont la première cause de handicap acquis par l’adulte.
{link} Ce post a été trouvé sur internet par notre rédaction voici la source Source