Elles ont déjà le sourire alors que l’heure est encore aux derniers entraînements… « C’est la dernière ligne droite, mais déjà toute une aventure ! », sourit Séverine Lebas, infirmière de profession, et sportive assidue. Cette habitante de Saint-Martin-de-Londres s’apprête à embarquer vers le Cambodge pour prendre part au Raid Amazones. Fait exceptionnel, elles sont quatre de cette commune riveraine du Pic Saint-Loup à s’être laissées tenter par cette proposition aussi sportive qu’humanitaire et 100 % féminine. Un voyage d’une dizaine de jours avec six jours de Raid comportant des épreuves quotidiennes de course à pied, de canoé, de run and bike, de course d’orientation, de VTT et de tir à l’arc, les après-midi étant consacrées à des rencontres avec des habitants du pays.

« J’ai couru d’abord un petit peu »

Séverine, la traileuse – un sport très pratiqué dans les garrigues du secteur- a entraîné deux amies avec elle. Roselyne Pifre (qui s’est mise à la course à pied pour l’occasion) et Luce Chardes composent ce trio qui concourra ensemble. Muriel Maurel (également correspondante de notre journal) s’est trouvé une comparse toulousaine, Marylène Jamaux, pour une équipe en duo. « C’est une aventure de plus que vivre une expérience comme celle-ci avec quelqu’un que je ne connaissais pas du tout », explique Muriel. « Mais j’ai trouvé ça chouette aussi de prendre ce risque. On s’est rencontré et entraîné ensemble, on n’a pas forcément le même niveau sportif, mais le mental et l’envie de se soutenir, ça oui ! »

S’il faut physiquement assurer, les participantes ne s’engagent pas pour le classement (même s’il y en a un, le Raid Amazones est une vraie compétition). « J’ai accepté pour le côté humain ! » assure Roselyne. « La possibilité de rencontrer des gens du pays, de comprendre leurs besoins, ça m’a séduit. Donc j’ai accepté de me mettre à courir, alors que mon sport c’est plutôt l’escalade. J’ai couru d’abord un petit peu, puis un petit peu plus longtemps… »

Soutien à des associations

Le Raid vient en aide à l’association A chacun son Everest, qui accompagne des enfants atteints de cancer et des femmes en rémission de cancer du sein. Les participantes sont invitées à soutenir elles-mêmes une association, qu’elles mettront en lumière, voire aideront financièrement. Pour le trio de Séverine, Luce et Roselyne, toutes trois œuvrant dans le monde de la santé, c’est l’association Les parenthèses de Marie qui a été choisie. « Elle propose des activités pour des patientes touchées par le cancer du sein, mais aussi leur entourage. On a trouvé son association formidable », dit Séverine.

Muriel, également professionnelle du secteur hospitalier, a choisi l’association Rire. « J’ai vu les clowns à l’œuvre dans les chambres d’enfants hospitalisés, j’en ai été bouleversée. » Sa coéquipière a choisi une association toulousaine IDDES qui travaille à l’insertion par l’économie circulaire.

Mais le plus gros défi pour ces futures Amazones a été tout d’abord de trouver des sponsors. « On a repoussé nos limites » sourit la timide Luce. « On est sorties de notre zone de confort » ajoute Roselyne. « Demander de l’argent à des gens, je ne l’avais jamais fait » poursuit Muriel. « On a fait des rencontres incroyables et des tas de gens nous ont aidées ! » se réjouit Séverine. Avant le Raid, les Amazones héraultaises ont déjà remporté quelques succès.