Tabac, alcool, sucre : le Cambodge veut alourdir la facture

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Vers une taxe sur les produits nocifs

Le gouvernement cambodgien envisage d’instaurer une taxe spéciale sur des produits jugés nocifs pour la santé : tabac, alcool et aliments sucrés. Objectif affiché : utiliser ces nouvelles recettes fiscales pour renforcer le système de santé publique.

Un projet encore à définir

Le 10 février, lors d’un forum sur la gestion macroéconomique et la loi de finances 2025, Phan Phalla, secrétaire d’État au ministère de l’Économie et des Finances, a annoncé que cette taxe était en préparation. Mais à quel taux ? À quelle échéance ? Rien n’est encore tranché. Avant de statuer, le gouvernement prévoit des consultations avec les producteurs et les distributeurs concernés.

Un alignement sur les recommandations de l’OMS

Le projet vise à faire grimper la fiscalité sur ces produits jusqu’à 75 % de leur prix de marché, conformément aux recommandations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Toutefois, aucun calendrier précis n’a été fixé pour cette hausse progressive.

Des impacts économiques à anticiper

Si la mesure est adoptée, elle ne sera pas sans conséquence. Seng Cheasith, directeur du Département de la législation fiscale, prévient : une taxe plus lourde affectera à la fois les producteurs, les commerçants et les consommateurs. Il appelle à une approche réfléchie pour éviter un choc brutal.

Le tabac au cœur du débat

Mom Kong, directeur exécutif du Cambodian Health Movement, défend cette taxation, notamment sur le tabac. Selon lui, augmenter les taxes sur les cigarettes a déjà prouvé son efficacité : cela génère des revenus pour l’État tout en réduisant les coûts liés aux soins de santé.

Un sondage de 2022 indique que 94 % des Cambodgiens soutiennent une hausse de la fiscalité sur le tabac. Pourtant, le pays affiche l’un des taux les plus bas de la région : 25 % pour les cigarettes locales et 31 % pour les importées, contre 70 % en Thaïlande et 67,5 % à Singapour.

Un enjeu de santé et de finances publiques

Le tabac tue 15 000 Cambodgiens chaque année et coûte à l’économie nationale 649 millions de dollars, soit 3 % du PIB, selon un rapport de l’ONU. Entre pertes de productivité et absentéisme lié aux maladies, l’impact est lourd.

Une étude de 2019 estime qu’en taxant le tabac à 75 %, le Cambodge pourrait générer 235 millions de dollars supplémentaires en cinq ans, et jusqu’à 933 millions sur quinze ans. Un levier fiscal qui, en plus de renflouer les caisses de l’État, pourrait contribuer à faire reculer les maladies. 

Reste à voir quand et comment le gouvernement traduira cette intention en action.

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