Du 26 au 28 mars 2025, plus de 80 acteurs du secteur touristique venus du Cambodge, du Laos, du Vietnam et de Thaïlande se sont réunis au Royal Angkor Resort de Siem Reap, à l’initiative de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF). L’objectif : lancer officiellement le projet « Destination Éco-Talents » (DET), une initiative phare dédiée à la promotion du tourisme durable et inclusif en Asie du Sud-Est.

L’événement, marqué par une forte présence institutionnelle, a été ouvert par S.E.M. THOK Sokhom, secrétaire d’État au Ministère du Tourisme du Cambodge, et Edgar Doerig, représentant de l’OIF pour l’Asie-Pacifique. Tous deux ont souligné, en langue française ,la nécessité urgente de faire du tourisme un levier de développement durable, capable de générer de l’emploi tout en protégeant les ressources naturelles et culturelles. Edgar Doerig à déclaré

« Le tourisme doit devenir un moteur du développement durable, capable de créer des emplois tout en préservant les ressources naturelles et culturelles ».

 

 

Le Cambodge, pays pilote de l’initiative

Choisi comme pays pilote du projet DET, le Cambodge abritera le tout premier Centre Destination Éco-Talents. Cet espace servira de pôle de formation et de sensibilisation aux pratiques touristiques responsables, notamment à destination des jeunes, des femmes et des communautés rurales. Ce positionnement stratégique confirme la volonté du pays de devenir un modèle régional en matière de tourisme durable.

Lors de l’atelier, Mme Adjara Diouf, coordinatrice du projet DET pour l’OIF, a rappelé que le projet s’inscrit dans une vision globale francophone alliant développement durable, inclusion économique et coopération régionale.

Trois axes d’intervention pour un tourisme durable

Le projet DET s’articule autour de trois axes :

• Éducation et professionnalisation : création de centres de formation, programmes d’apprentissage, intégration du tourisme durable dans les cursus.
• Développement d’une offre touristique écoresponsable : valorisation de sites durables, intégration d’outils numériques, promotion de l’économie circulaire.
• Mise en réseau des acteurs : animation de réseaux locaux, organisation d’événements, coopération avec les institutions régionales et internationales.
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Des études de cas inspirantes

Plusieurs intervenants ont partagé des exemples concrets de projets réussis. Mme Marta Saya (ATP Consultant, Cambodge) a présenté l’expérience de Koh Trong, un modèle d’écotourisme communautaire générant plus de 150 000 $ de revenus annuels pour 200 familles locales. Elle a aussi mis en lumière le Canvas & Orchids Retreat ( anciennement Four Rivers Floating Lodge), qui fonctionne à 100 % à l’énergie solaire et applique une politique de zéro déchet.

Au Laos, Mme Douangmala Phommavong (EXO Travel) a évoqué les réussites du Kamu Lodge et du bateau NAVA Mekong, soulignant l’importance des partenariats public-privé et de la formation professionnelle. La représentante du gouvernement laotien, Mme Angkham Chaimavongsack, a, quant à elle, rappelé que le pays avait accueilli plus de 4,1 millions de visiteurs en 2024, en hausse de 21 % par rapport à l’année précédente.

Du côté vietnamien, M. Vu Van Tuyen (Travelogy) a mis en avant le village maraîcher de Tra Que, reconnu comme « meilleur village touristique du monde » par l’ONU Tourisme. Enfin, Mme Malika Ok (AFD Cambodge) a présenté les investissements de son institution dans les écoles de formation touristique à Phnom Penh et Sihanoukville, dans le cadre d’une stratégie d’insertion professionnelle et de transition écologique.

Formation et insertion au cœur des priorités

Le thème de la professionnalisation était au cœur des échanges, notamment via le programme Hospitality Kampuchea (HoKa) présenté par M. Chuob Ratana, et l’expérience de l’IECD, représentée par Mme Ha Phan. Cette dernière a rappelé que le réseau ASSET-H&C, actif dans 18 pays, forme chaque année plus de 1 400 jeunes aux métiers de l’hôtellerie durable.

Exemplarité : la neutralité carbone

Cet événement a bénéficié d’une compensation carbone intégrale couvrant toutes ses activités réalisées sur le territoire cambodgien (hors transport international), assurant ainsi une neutralité carbone effective. Au total, 36 tonnes de CO2 ont été compensées, témoignant d’un engagement concret en faveur de la durabilité environnementale. Les crédits carbone seront utilisés pour soutenir des projets au Cambodge, renforçant ainsi leur impact local et durable.

Une dynamique francophone pour le climat et les communautés

L’OIF, par la voix d’Adjara Diouf, a réaffirmé sa volonté d’utiliser la langue française comme vecteur de développement durable et de coopération régionale. En écho au thème 2025 de la Journée internationale de la Francophonie – « Je m’éduque, donc j’agis » – l’accent a été mis sur l’importance de l’éducation et de l’innovation numérique.

L’atelier s’est conclu par des visites de terrain à Siem Reap, mettant en valeur des projets financés par l’OIF. Un moyen concret de rappeler que le tourisme durable n’est pas qu’un concept, mais une réalité déjà en marche en Asie du Sud-Est.

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