Le sénateur est toujours en garde à vue, ce vendredi 17 novembre, après le dépôt de plainte d’une députée ce mercredi. Après plusieurs analyses, de nombreuses drogues ont été retrouvées dans le sang de Joël Guerriau.

Le sénateur Horizons, du groupe Les Indépendants, de Loire-Atlantique Joël Guerriau a été placé en garde à vue jeudi 16 novembre. L’homme de 66 ans est suspecté d’avoir drogué Sandrine Josso, député MoDem. Sa garde à vue a été prolongée ce vendredi 17 novembre pour « administration à une personne, à son insu, d’une substance de nature à altérer son discernement ou le contrôle de ses actes pour commettre un viol ou une agression sexuelle », selon le parquet de Paris. Les faits qui lui sont reprochés se seraient déroulés dans le domicile parisien du sénateur, dans la soirée de mardi. Le parti d’Edouard Philippe doit se réunir samedi 18 novembre afin d’aborder cette accusation « effroyable » selon le secrétaire général du parti et ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu.

Au cours de sa garde vue, vendredi 17 novembre, Joël Guerriau a été confronté à la députée qui l’accuse de l’avoir drogué. Le sénateur s’est défendu en évoquant un quiproquo. D’après BFMTV, d’une source proche de l’enquête, il a expliqué s’être procuré un « euphorisant » parce qu’il traverse une période stressante. Il aurait voulu le consommer, lundi, et l’aurait versé dans un verre. Mais le sénateur aurait changé d’avis et replacé le verre dans son placard. Lorsqu’il a préparé le verre de Sandrine Josso le lendemain, il aurait pris le même verre sans faire attention à ce qu’il soit propre, selon sa version. C’est ainsi que la députée aurait été intoxiquée selon lui. L’avocat du sénateur affirme que la confrontation « a permis à mon client de confirmer avec force sa version des faits qui ne permet pas à ce stade de l’enquête de caractériser une quelconque infraction » a fait savoir l’avocat du sénateur Rémi-Pierre Drai. Le conseil a ajouté : « L’enquête se poursuivra comme il se doit. »

L’avocat du sénateur a démenti les accusations portant sur une tentative d’agression sexuelle et affirmé dans cette affaire « nous sommes loin des interprétations scabreuses que l’on peut déduire à la lecture des articles de presse ». Toutefois, diverses analyses ont permis de détecter la présence de plusieurs drogues dans le sang de Joël Guerriau. Il s’agit de traces d’amphétamines, d’opiacées, de cannabis, de cocaïne, de méthadone et de MDMA, selon BFMTV.

Un pochon d’ecstasy retrouvé chez le sénateur

La victime raconte qu’elle connaît Joël Guerriau depuis longtemps. Elle aurait dans un premier temps voulu qu’ils se retrouvent dans un restaurant. Mais le sénateur aurait proposé de diner chez lui. C’est alors que la plaignante aurait noté un « comportement étrange » du sénateur, qui aurait préparé ses verres dans la cuisine et qui l’aurait regardée avec « insistance ». Il aurait dit vouloir « faire la fête » avec elle.  Elle a également noté qu’il aurait monté l’intensité d’un variateur de lumière. Après avoir bu un verre, elle affirme s’être sentie mal au cours de la soirée et s’être rendue à l’hôpital peu de temps après. Des prélèvements ont confirmé la présence d’ecstasy dans son organisme, comme l’indique le parquet. Une substance également retrouvée au domicile du sénateur lors de la perquisition effectuée par les enquêteurs après la mise en garde à vue de ce dernier. Selon BFMTV, la femme déclare que le sénateur n’aurait tenté aucun rapprochement physique avec elle pendant cette soirée. Mais elle estime que si elle avait évoqué son mal-être physique, il lui aurait proposé de rester pour abuser d’elle.

Le parquet de Paris a également indiqué que l’enquête a été ouverte en flagrance, une procédure permettant de pas avoir à lever l’immunité parlementaire du sénateur. Joël Guerriau est élu à la Haute Assemblée depuis 2011 et occupe le poste de secrétaire du Sénat et vice-président de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées. L’élu pourrait être déféré dans la journée. Il risque 5 ans d’emprisonnement et 75 000 euros d’amende.