Qu’est-ce que la méningite aiguë, dont est décédée la jeune patiente de Montpellier

, Qu’est-ce que la méningite aiguë, dont est décédée la jeune patiente de Montpellier

C’est le drame qui scandalise les Français cette semaine. Une jeune femme de 25 ans est morte d’une méningite aigue le 15 octobre dernier à Montpellier, dans l’Hérault, ont révélé Le Figaro et Le Parisien le 28 octobre, après que ses parents ont porté plainte pour homicide involontaire. En effet, sa meilleure amie avait tenté de joindre de nombreuses fois les pompiers et le Samu sans être prise au sérieux. Qu’est-ce que la méningite aiguë et quels symptômes doivent alerter ?

Comme on l’a vu avec ce tragique fait divers, la méningite peut toucher les personnes de tous âges. Il s’agit d’une inflammation des méninges constituées de trois membranes protégeant le système nerveux central (cerveau, cervelet, tronc cérébral et moelle épinière). Elle survient en raison d’une infection du liquide céphalorachidien ou cérébrospinal. Il s’agit du liquide enveloppant le cerveau et la moelle épinière, qui circule entre les méninges.

Il existe différents types de méningites. Dans le cas de la méningite aiguë, dont est décédée la jeune patiente de Montpellier, un virus ou une bactérie est le plus souvent en cause. La méningite bactérienne, forme dangereuse la plus courante de la maladie, peut entraîner la mort en 24 heures.

Quels symptômes ?

Le malade souffrira d’une fièvre parfois élevée, associée à des frissons. D’autres manifestations peuvent également être présentes comme des maux de tête intenses, une intolérance à la lumière ou au bruit, des nausées ou vomissements, une raideur à la nuque, un teint gris ou marbré, des courbatures, une grande fatigue, une somnolence, une confusion, des paralysies oculaires ou encore des convulsions.

La jeune fille décédée, elle, était atteinte d’une infection invasive à méningocoque, une maladie grave transmissible. En 2023, 560 cas d’infections invasives à méningocoque ont été déclarés en France, soit une augmentation de 72% par rapport à 2022.

Comme dans le cas de la victime, certaines méningites bactériennes à méningocoque peuvent se traduire extrêmement rapidement par des symptômes d’infections généralisées. Cela arrive notamment avec le purpura fulminans (septicémie d’évolution très rapide, avec des lésions hémorragiques sous la peau).

Si votre enfant ou l’un de vos proches présentent des symptômes de ce genre, examinez sa peau. Si vous constatez des tâches hémorragiques (étoilées rouge vif ou bleues) et que ces dernières ne disparaissent pas à la pression du doigt, il s’agit d’un purpura. Appelez alors immédiatement les urgences (15 ou 112).

Quels sont les autres types de méningites ?

Les méningites virales sont les plus courantes. Le patient souffrira de certains symptômes appelés syndrome méningé (céphalées, sensibilité à la lumière et vomissements) mais la maladie est le plus souvent bénigne. Chez les personnes ne souffrant pas de déficit immunitaire, le rétablissement est souvent spontané, au bout de quelques jours, et la guérison a lieu sans séquelles.

Les méningites chroniques persistent quant à elles plus d’un mois et sont dues à des maladies inflammatoires ou cancéreuses ou des pathologies infectieuses prolongées survenant chez les personnes immunodéprimées. Il peut s’agir d’une atteinte méningée de la tuberculose ou d’une méningite fongique due à un champignon par exemple…

Que s’est-il passé pour cette jeune femme ?

Le 15 octobre dernier en début d’après-midi, la victime, une juriste de 25 ans résidant à Montpellier, téléphone à sa meilleure amie pour lui demander de venir chez elle. Elle dit avoir vomir toute la nuit et souffrir de forte fièvre.

 «À mon arrivée, à 15h11, j’ai effectivement constaté qu’elle n’allait vraiment pas bien, j’étais très inquiète», raconte la meilleure amie en question à la presse. Elle appelle alors le 15. Au bout du fil, un opérateur demande à parler à la malade. « Elle a confirmé que son état était insupportable, les vomissements et les fortes fièvres, et qu’elle ne pouvait plus se mouvoir, réclamant de la morphine. On lui a rétorqué d’une voix autoritaire : « Calmez-vous, madame, calmez-vous, buvez de l’eau avec du sucre et ça ira »», rapporte son amie, encore sous le choc.

Cette dernière tente alors d’appeler les pompiers. Son appel est immédiatement redirigé vers le Samu, en charge des urgences médicales. Pendant ce temps, l’état de la malade s’aggrave. Elle « s’évanouit, elle présente des selles avec du liquide rouge sang, elle ne peut plus bouger ses jambes, elle a une main rigide avec impossibilité de bouger les doigts », poursuit l’amie qui, paniquée, rappelle alors les pompiers.

Ceux-ci lui conseillent alors de donner un médicament à la victime pour atténuer ses douleurs et de lui faire prendre une douche chaude. En la déshabillant pour la mettre sous l’eau, l’amie découvre avec stupeur des tâches « un peu partout sur son corps ». Peu après, un proche, véhiculé, vient chercher les deux jeunes femmes. Il est alors près de 17h.

L’opérateur du 15 est pour l’heure suspendu 

Les deux amis parviennent à descendre la malade et à l’installer dans le véhicule. Cette dernière aurait alors déclaré : «Je vois tout blanc, j’ai le corps en feu, je vais mourir.» Sur le trajet, elle perd connaissance. Arrivée aux urgences d’une polyclinique, elle est immédiatement transférée en urgence absolue au CHU de Montpellier. Sa mort est prononcée quelques minutes plus tard.

Dans un communiqué diffusé vendredi 25 octobre au soir, soit dix jours après le décès, le CHU de Montpellier a « déplor(é) avec émotion le décès brutal d’une jeune patiente de 25 ans » et dit se tenir « à la disposition de la famille, comme des proches de la patiente, et s’engage à leur apporter en toute transparence les précisions nécessaires à la compréhension des circonstances exactes du décès de cette jeune patiente. »

L’hôpital a déclaré avoir diligenté une enquête interne pour déterminer les circonstances du drame «  encore troubles ». Mais, « Sans attendre l’ensemble des conclusions de l’enquête interne qui a été lancée, plusieurs mesures ont déjà été prises au sein de l’établissement ».

L’assistant régulateur du Centre 15 ayant répondu aux appels a notamment été suspendu à titre conservatoire par la direction du Samu et du CHU de Montpellier. Il va être entendu par la police qui a récupéré les bandes sonores des appels.

« Une prise en charge plus tôt aurait pu lui sauver la vie »

L’Agence régionale de santé d’Occitanie a quant à elle déclenché une mission d’inspection, révèle Le Figaro. La famille a déposé plainte et mis en cause le «retard dans l’absence de déclenchement des secours malgré deux appels».

Par conséquent, une enquête a été ouverte par le parquet de Montpellier pour déterminer «si le non-déclenchement des secours après les deux appels constitue une faute compte tenu des informations communiquées aux opérateurs». Des analyses sont en cours.

« Ils ont droit de se tromper, mais il y a eu un énorme mépris et un énorme jugement », témoigne aujourd’hui la meilleure amie de la victime au micro de BFMTV. «Ma meilleure amie, ma confidente, a été laissée à l’abandon par ceux qui sont censés nous protéger, en dépit de mes appels répétés au 15 et au 18, aucun médecin, ni du Smur, ni du Sdis 34 (service départemental d’incendie et de secours de l’Hérault, NDLR), aucune ambulance pendant plusieurs heures. Et pourtant, je décrivais l’état de santé très dégradé de mon amie, jusqu’à un début d’agonie», déplore-t-elle également après du média local Métropolitain. Et de conclure : «Une prise en charge plus tôt, dès mon premier appel aurait pu lui sauver la vie».

{link} Ce post a été trouvé sur internet par notre rédaction voici la source Source