« Pour un sourire d’enfant », une machine à lutter contre la misère au Cambodge

, « Pour un sourire d’enfant », une machine à lutter contre la misère au Cambodge

« La décharge c’était vraiment l’enfer sur terre ». Lorsque Marie-France des Pallières et son mari Christian découvrent en 1995 l’immense décharge de Phnom Penh, la capitale cambodgienne, ils sont sidérés par la condition des enfants chiffonniers. « Dans la décharge, il y avait des enfants qui s’enfonçaient jusqu’aux genoux. L’odeur était horrible. Ils avaient les pieds nus, les mains nus et un crochet pour essayer de récupérer des trucs revendables. On en voyait qui mangeait dans les déchets, c’était effrayant », se souvient Marie-France.
 

Un mini village pour de multiples possibilités

Bouleversé, le couple de Français décide alors de faire quelque chose pour aider ces enfants et commencent à leur distribuer un repas aux abords de la décharge. Mais très vite, ils sont dépassés par le nombre important d’enfants à aider dans ce pays dévasté par les 25 années de guerre – dont quatre passées sous la dictature des khmers rouges – qui viennent tout juste de se terminer. Alors les deux retraités décident de rentrer demander de l’aide en France en 1995, ils montent l’association Pour un sourire d’enfant et récupèrent des fonds avant de retourner au Cambodge. Là, les époux achètent un terrain aux abords de la décharge et montent des bâtiments pour pouvoir recevoir les enfants dont le seul souhait était d’avoir « un repas par jour et d’aller à l’école comme les autres ». 
 

D’années en années, le nombre d’enfants accueillis grandit et l’association se diversifie. Pouponnière pour les nourrissons malnutris, garderie pour permettre aux parents de travailler, gymnase, pensionnat, centre médical, et même un salon de coiffure, un garage, un restaurant ou encore un studio de cinéma. Un petit village imaginé pour proposer aux enfants de nombreuses formations et ainsi les aider à sortir de la misère. « PSE n’est pas une école comme les autres. Sa spécialité c’est bien sûr l’éducation mais c’est tout cet amour, l’intention qu’on met pour chacun et on essaie vraiment que chaque jeune unique, avec ses difficultés et ses talents trouve sa place pour s’en sortir », sourit la directrice générale Leakhéna des Pallières. 
 

Plus qu’une école, un lieu d’amour et d’espoir

Agée aujourd’hui de 35 ans, elle est l’une des premières à avoir bénéficier des services de l’association lorsque sa mère biologique l’a abandonnée un matin devant les portes de l’association. « Je n’avais pas d’autre choix que d’accepter ce qui m’arrivait, raconte-t-elle, avec tout ce que j’ai vécu quand j’étais petite, j’avais perdu toute ma confiance dans les adultes et avec papy et mamie (les surnoms de Marie-France et Christian), j’ai commencé à retrouver un peu l’amour et l’affection [qui m’avaient manqué] ». Désormais, et après avoir été adoptée par le couple français, Leakhéna rend ce qu’on lui a offert, « utilise ses blessures comme des forces » et fait de son histoire un exemple pour les quelque 6500 enfants accueillis chaque année. 
 

Si la décharge n’existe plus depuis 2009, la pauvreté, elle, n’a pas disparu. Elle est toujours là, mais plus éloignée du centre-ville. Ce qui oblige les assistants sociaux de PSE à faire de longs déplacements pour aider d’autres jeunes. Comme dans la communauté de Sen Sok où une « paillotte » a été créée en guise de salle de classe pour les enfants. Pour convaincre les parents de laisser leurs enfants aller à l’école au lieu d’aller travailler, l’association fournit chaque mois des kilos de riz aux familles en contrepartie du manque à gagner. De son côté, Marie-France continue sa mission sans son mari, décédé en 2016, mais toujours résolue à aider ces milliers d’enfants à sortir de la misère. 

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