Pour un Sourire d’Enfant : sauver les enfants des décharges au Cambodge grâce à l’éducation

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Je ressens souvent de grandes colères, mais c’est comme ça que j’avance. Quand Leakhéna des Pallières nous fait cette confidence, c’est d’un ton calme. À 37 ans, Leakhéna est à la tête de l’association Pour un Sourire d’Enfant (PSE), une importante ONG basée au Cambodge, qui œuvre pour l’éducation et la formation des jeunes chiffonniers de Phnom Penh. Particularité : elle est la fille adoptive des deux fondateurs, Christian et Marie-France des Pallières, qui ont lancé l’association en 1996. Enfant, elle travaillait comme chiffonnière dans la plus grande décharge du pays. 

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Après avoir beaucoup voyagé, les époux des Pallières, alors en pré-retraite, atterrissent au Cambodge en 1995 pour donner un coup de pouce à une association qui promeut l’éducation des enfants khmers par l’accès aux livres. La mission doit durer quelques semaines : ils s’installeront finalement à Phnom Penh. Car Christian et Marie-France ont vu l’horreur de la vie menée par ces enfants livrés à eux-mêmes au sein de l’immense décharge à ciel ouvert. Les petits fouillent inlassablement, au péril de leur santé, dans l’espoir de collecter quelques déchets, revendus ensuite quelques centimes. Leakhéna y travaille aussi. À l’époque, elle a une petite dizaine d’années. Elle se souvient de la chaleur écrasante, de l’odeur qui prend à la gorge, des camions qui déchargent les ordures sans faire attention aux enfants qui risquent à chaque instant d’être ensevelis. Les besoins des enfants sont simples : ils veulent d’abord avoir de quoi manger, puis aller à l’école. Les besoins sont primaires. Alors, les choses s’organisent.

En 1997, ils achètent un terrain dans la banlieue de Phnom Penh pour créer une école et un pensionnat. À la rentrée suivante, 250 enfants y sont inscrits

Sur la décharge, du riz est distribué. Le couple des Pallières part pour la France et récolte des fonds auprès de ses amis. En 1997, ils achètent un terrain dans la banlieue de Phnom Penh pour créer une école et un pensionnat. À la rentrée suivante, 250 enfants y sont inscrits. Pour chaque inscription, il faut négocier avec les familles, encore aujourd’hui : « Un enfant, c’est le gagne-pain de la famille ; c’est lui qui rapporte de l’argent en étant chiffonnier, puis en vendant sur les routes. Un enfant, ça vend mieux qu’un adulte, ça attendrit. » La solution : donner aux familles l’équivalent en riz de ce que pourrait rapporter l’enfant.

Leur donner une chance

Depuis 1996, année de la création de PSE, 13 000 enfants sont sortis de la misère et 6 500 jeunes ont été diplômés dans divers domaines : en mécanique, en ingénierie, en école de commerce et même dans une école de cinéma parrainée par le réalisateur Patrice Leconte. Les formations sont reconnues par le gouvernement, « même les formations courtes, depuis peu », comme celles en esthétique ou en coiffure.

Aujourd’hui, plus de 5 millions de Cambodgiens vivent avec moins de 3,3 dollars par jour et par personne. Les bénéficiaires de l’association sont sélectionnés parmi les plus pauvres. Les familles vivent dans une seule pièce : des cabanes en bois et en tôle. La pression économique sur les enfants a pour conséquence de nombreux décrochages scolaires : seulement 43 % des enfants en situation de pauvreté atteignent le collège. Plus que jamais, le travail de PSE auprès des enfants les plus démunis est essentiel.

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