On revient sur l’éditorial : Nicolas Sarkozy interrogé sur un mystérieux voyage de son avocat à Monaco

Notre équipe vient de prendre connaissance de ce texte sur la thématique « la justice ». Avec régal nous vous en apportons l’essentiel ici.

Le titre troublant (Nicolas Sarkozy interrogé sur un mystérieux voyage de son avocat à Monaco) en dit long.

Présenté sous la signature «d’anonymat
», le journaliste est connu et fiable pour d’autres encarts qu’il a publiés sur internet.

Un voyage privé urgent ou un moyen de prévenir Nicolas Sarkozy que son téléphone officieux était sur écoute ? Un déplacement « précipité » à Monaco en 2014 de Thierry Herzog, l’avocat de l’ex-président, a occupé la cour lundi au procès en appel des « écoutes ». « Vous n’êtes pas l’image de la tranquillité » : en fin d’après-midi, la présidente de la cour d’appel de Paris s’adresse, amusée, à Nicolas Sarkozy, qui achève à la barre une longue diatribe pour se défendre de tout « pacte de corruption ».

Jugé en appel depuis le 5 décembre, l’ex-chef de l’Etat est soupçonné d’avoir promis, via son avocat Thierry Herzog, un « coup de pouce » au haut magistrat Gilbert Azibert, en échange d’informations confidentielles sur un recours qu’il avait formé auprès de la Cour de cassation. Au cœur de ce dossier, des conversations entre Me Herzog et Sarkozy enregistrées sur une ligne ouverte au nom de « Paul Bismuth », dédiée aux échanges entre les deux hommes.

Voyage précipité

Au dernier jour de l’interrogatoire des trois prévenus, les débats se sont penchés sur les raisons d’un voyage de Me Herzog, le 25 février 2014, à Monaco : deux conversations tenues le lendemain ont suggéré aux enquêteurs que, ce jour-là, l’avocat a appris que la ligne « Bismuth » était sur écoute.

Dans un échange sur la ligne « officieuse » puis sur la ligne « officielle », Nicolas Sarkozy déclare qu’il n’a pas fait « la démarche » pour Gilbert Azibert, alors qu’il s’était jusqu’ici engagé à lui donner un « coup de pouce ».

Thierry Herzog et Nicolas Sarkozy font état de ce déplacement à Monaco en évoquant une autre affaire : celle des discussions enregistrées par un ex-conseiller de l’Elysée, Patrick Buisson. L’avocat affirme à la barre avoir eu ce jour-là une « conversation avec un journaliste » qui lui avait annoncé que des extraits allaient être publiés dans la presse, concernant l’ex-président et sa femme, Carla Bruni.

Parler de l’affaire Buisson

Une affaire qui « va être une déflagration » nécessitait une discussion de vive voix, fait valoir l’avocat, qui ajoute qu’il devait de toute façon venir voir l’ancien président et sa famille « en cure » sur le « Rocher ». Le « but strict » de ce déplacement était de parler de l’affaire Buisson, abonde ensuite Nicolas Sarkozy.

Si son avocat se déplace, dit-il, c’est « pour voir (sa) femme », « embarquée » dans une affaire « qui va faire un tonnerre médiatique » à cause de Patrick Buisson, un « sinistre individu », qui est « venu dîner chez nous arnaché avec des micros ». Dans la salle, Carla Bruni hoche la tête en signe d’approbation.

« On est pris à la gorge, stupéfaits, bras et jambes coupés », assure Sarkozy d’une voix caverneuse, ajoutant que, pour Thierry Herzog, « il ne s’agit pas de venir à Acapulco (mais) de venir à son domicile » à Nice, non loin de Monaco. « Je suis à mille lieues d’imaginer que Bismuth est écoutée ! » lance-t-il.

« Dernière péripétie »

L’ancien président rappelle alors l’enquête préliminaire ouverte par le Parquet national financier (PNF) pour identifier une éventuelle « taupe » qui aurait informé Me Herzog. « Qu’est-ce qu’ils ont trouvé ? Rien ! » s’insurge-t-il, rappelant que l’enquête a été classée sans suite. « Si j’ai eu un renseignement, c’est un simulacre. Si je ne l’ai pas eu, je dis la vérité », conclut-il en répétant ne « jamais, jamais, jamais » avoir « fait la démarche ».

Le 3 mars, pourtant, Thierry Herzog dit au téléphone à Gilbert Azibert que « la démarche à Monaco a été faite ». Puis il ajoute vouloir lui raconter plus tard « la dernière péripétie », même s’il n’y a « rien d’urgent ». « On a été obligé de dire certaines choses au téléphone (…) parce qu’on a appris certaines choses. »

« En lui disant ça je lui mens », assure Me Herzog, affirmant qu’il ne « voulait pas lui faire de la peine » et comptait lui dire plus tard, « de vive voix », que Nicolas Sarkozy avait renoncé au « coup de pouce ». « La dernière péripétie » est pour lui l’affaire Buisson : il affirme qu’il avait peur que les conversations sortent un jour dans la presse et que Gilbert Azibert apprenne alors que le président avait eu « des propos peu aimables à (son) égard ».

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