On revient sur l’éditorial : Ben Issa planté par son avocat le jour de son procès: “Il m’a dit qu’il était parti en voyage d’affaires”

Ce texte, dont le sujet est « la justice », a été repéré sur le web, nous sommes heureux de vous en produire l’essentiel ci-dessous.

Le titre séduisant (Ben Issa planté par son avocat le jour de son procès: “Il m’a dit qu’il était parti en voyage d’affaires”) récapitule tout l’éditorial.

Annoncé sous le nom «d’anonymat
», l’écrivain est positivement connu pour d’autres éditoriaux qu’il a publiés sur le web.

Les infos concernées sont ainsi jugées crédibles.

L’encart a été publié à une date notée 2023-08-02 03:10:00.

Pour être plus exact, l’avocat lui avait annoncé la veille du procès qu’il ne viendrait pas. Il devait s’absenter, disait-il, pour un voyage d’affaires. Mais, ajoutait-il, il ne fallait pas qu’il s’inquiète : il se ferait remplacer et enverrait un confrère. Sauf qu’en lieu et place du ténor, le Bruxellois de 34 ans avait droit à un stagiaire. Un stagiaire qui fixait ses rendez-vous dans un café, se faisait payer en cash et demandait 250 euros à chaque consultation.

Taxi-limousine

Mohamed Ben Issa, qui travaillait dans le taxi-limousine, croyait avoir eu l’idée géniale. C’était bien avant que s’installent UberPop, Heetch et Bolt. Ben Issa avait le projet avant tout le monde de créer en Belgique une plateforme de mise en relation entre chauffeurs et clients. Nous étions fin 2011. UberPop n’est arrivé chez nous qu’en mars 2014. Il avait en effet des longueurs d’avance. « Je pressentais que l’avenir du secteur était dans la numérisation de la mobilité. J’allais développer deux applications qui allaient cartonner. J’étais en avance, tout simplement ».

‘Driver4you’

Pour mettre les atouts de son côté, Ben Issa allait procéder dans l’ordre, étape par étape. De manière à protéger légalement son projet, il générait sur son site une mention légale interdisant à quiconque de copier le domaine et tout ce qui va avec, le site et la marque qu’il allait appeler ‘Driver4you’.

Driver 4 You
Driver 4 You ©D.R.

Afin d’avoir ses apaisements, il se renseignait auprès de l’Office Benelux de la propriété intellectuelle, le BOIP. Celui-ci l’assurait que sa façon de procéder suffisait tant du point de vue de la titularité que de celui de l’antériorité. En clair : il était le premier et personne ne pouvait chiper son idée.

« Il faut savoir que dans le web, la concurrence est terrible pour les mots-clés et les noms de domaine. On se bat pour dénicher les meilleurs. Et ceux qui se démarquent des autres prennent très vite de la valeur sur le marché numérique ».

Copieurs

Le temps a passé. Dix-huit mois plus tard, Mohamed Ben Issa constatait que certains, à Bruxelles, ne s’étaient pas gênés pour le copier intégralement sans se soucier de la mention légale qu’il pensait s’être réservée ni de l’extension « .eu » qu’il avait ajoutée afin de la protéger pour l’Europe entière. Bien décidé à faire valoir ses droits, Ben Issa s’adressait à un avocat spécialisé.

« Même si ne suis pas Coca Cola, j’avais des droits numériques et je comptais sur cet avocat pour aller devant les tribunaux et faire respecter mes droits comme il se doit. J’étais le premier. Mon système était original. J’avais vérifié au registre des marques que j’avais fait le nécessaire pour protéger mon projet. Mon dossier était solide. Je m’adressais à un avocat dont je voyais sur son site qu’il était un spécialiste des marques et des droits numériques. »

Ben Issa allait déchanter.

Le jour du procès devant le tribunal de l’Entreprise de Bruxelles, l’avocat faisait faux bond. Il prétextait un « voyage d’affaires » à l’étranger et se faisait remplacer au pied levé par un stagiaire.

Ben Issa avait versé les provisions d’honoraires. L’avocat lui faisait bonne impression. Il l’avait rencontré à maintes reprises. Il lui avait fourni les pièces et documents. L’avocat se frottait les mains. « C’est un dossier en béton. Votre affaire, on va la gagner the finger in the nose ».

Face au ténor engagé par la partie adverse, le stagiaire qui remplaçait ne faisait pas le poids. Mohamed Ben Issa, trahi par son avocat, perdait son procès.

Nouvelle désillusion

Mais il n’allait pas baisser les bras bras. Ben Issa cherchait des capitaux et levait des fonds. Avec 125 000 euros, il espérait relancer le projet, poursuivre la bataille devant les tribunaux et au final, récupérer la marque Driver4you.

« Pour y arriver, je mettais entre les mains de l’avocat un contrat de 125 000 euros. Pour le motiver, je lui promettais 10 pour cent. Il devait mener l’affaire à bien avec un nouveau nom de domaine, ‘Iben Driver’, que j’allais exploiter en lieu et place de ‘Driver4you’ que j’avais perdu. « 

Nouvelle désillusion. « Au départ, l’avocat était d’accord avec 10 pour cent. Puis il est devenu gourmand. Les dix pour cent n’ont plus suffi. Il voulait plus. Et finalement, il m’a laissé tomber ».

Il devait y avoir une explication que Ben Issa a cherché à comprendre. Il a tout compris le jour où il a lu dans la presse qu’il était tombé sur un avocat dans le collimateur du parquet. Un avocat à la marge, certes présumé innocent mais suspecté de blanchiment, faux et usage de faux.

« Il ne m’avait bien sûr jamais parlé de ses problèmes. J’ai dû l’apprendre par les journaux. Vous n’imaginez pas le choc. Je m’en veux d’avoir fait confiance. Quand j’y repense, sa façon de me traiter par-dessus la jambe aurait dû m’alerter. J’ai tout perdu à cause de lui. Mais il n’a pas fini de m’entendre. J’essaie de récupérer ce qui peut l’être. J’ai déposé plainte au bâtonnier. C’est en cours. Ma seule demande, c’est give back my monney ».

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