
(Agence Ecofin) – La Côte d’Ivoire est le premier producteur mondial d’anacarde depuis 2015. Le pays qui a ravi cette couronne à l’Inde est suivi de près par un autre pays asiatique, le Cambodge, dont l’évolution de la filière a été aussi fulgurante depuis une décennie.
La production de noix de cajou du Cambodge progresse, mais il est peu probable qu’elle dépasse celle de la Côte d’Ivoire, actuellement premier producteur mondial. C’est ce qu’a déclaré Jim Fitzpatrick, expert mondial de la filière, dans un entretien accordé à l’Agence Ecofin.
Cette déclaration intervient alors que l’Association cambodgienne de la noix de cajou (CAC) a annoncé, le 31 mai, qu’elle s’attend à une récolte de près de 900 000 tonnes de noix de cajou brutes cette saison, et prévoit de dépasser le cap du million de tonnes d’ici trois à cinq ans.
« Les agriculteurs ont reçu plus de commandes que jamais auparavant, et nous sommes convaincus que le Cambodge deviendra bientôt le plus grand producteur mondial de noix de cajou », a assuré le vice-président de la CAC, Suy Kokthean.
S’il reconnaît que la filière cambodgienne a enregistré une forte croissance entre 2018 et 2024, passant de 200 000 tonnes à 840 000 tonnes de production, l’analyste estime toutefois que la Côte d’Ivoire devrait conserver sa position dominante. Dans ce pays d’Afrique de l’Ouest, la production devrait atteindre entre 1,3 et 1,4 million de tonnes d’ici 2025.
« La variété M23, développée au Cambodge et introduite il y a une dizaine d’années, a révolutionné l’économie de la production de cajou pour les agriculteurs. Elle représente désormais environ 80 % des 700 000 hectares plantés. En 2024, le rendement moyen national atteignait 1,4 tonne par hectare. À mesure que les arbres mûrissent, la production augmentera. On prévoit un cap du million de tonnes d’ici 2026 ou 2027, selon les conditions climatiques », explique-t-il avant de mettre en avant les différences de modèle de production avec la Côte d’Ivoire.
« Les agriculteurs cambodgiens pratiquent souvent la monoculture du cajou. Ils utilisent généralement beaucoup plus d’intrants que les producteurs ivoiriens pour obtenir des rendements élevés. C’est donc un modèle à coûts élevés/rendements élevés, comme le révèle l’étude détaillée de la chaîne de valeur que nous avons menée en 2024 dans le cadre du projet CAPSAFE de l’Union européenne et de l’Allemagne. L’offre augmente, mais les nouvelles plantations ont ralenti en raison de la baisse des prix entre 2022 et 2024. Le Cambodge atteindra probablement le million de tonnes, si tout se passe bien, mais la position de leader de la Côte d’Ivoire reste assurée pour l’instant », conclut M. Fitzpatrick.
Il faut dire que si du point de vue de l’offre le Cambodge reste encore loin de la Côte d’Ivoire, le pays lui vole la vedette auprès des acheteurs vietnamiens grâce à une proximité géographique et une récolte qui vient désormais plus tôt sur les marchés, en mars.
Espoir Olodo
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