Un bond en avant pour l’état civil cambodgien
En dix ans, le Cambodge a transformé son système d’état civil. Depuis 2015, l’enregistrement des naissances dans les délais a progressé de 30 points. Celui des décès, longtemps faible, a plus que doublé pour atteindre 70 % en 2023.
Pour Armida Salsiah Alisjahbana, secrétaire exécutive de la Commission économique et sociale des Nations unies pour l’Asie et le Pacifique (CESAP), c’est une réussite. Mais tout n’est pas encore parfait : la qualité des données sur les causes de décès reste à améliorer, tout comme la rapidité de l’enregistrement des événements.
Le Cambodge a pourtant coché plusieurs cases : certificats de naissance et de décès délivrés systématiquement, enregistrement des enfants de moins de cinq ans, décès déclarés dans l’année. Le gouvernement, avec le soutien de plusieurs ministères et partenaires du développement, a tenu ses engagements.
Une stratégie nationale et une loi pour tout cadrer
Dès 2017, le pays s’est doté d’un Plan stratégique national pour l’identification (NSPI 2017-2026), en phase avec les objectifs régionaux. Un comité national interministériel a vu le jour pour piloter les réformes.
En 2023, une loi sur l’état civil et l’identification a posé un cadre juridique solide, confirmant la volonté du Cambodge d’unifier et moderniser son système.
Apports de la Francophonie : Les enfants sans identité
En décembre 2023, l’Assemblée parlementaire de la Francophonie, l’AFD et le Centre parlementaire d’Asie ont réuni à Phnom Penh députés, sénateurs et experts pour lutter contre les « enfants sans identité », estimés à environ un sur dix au Cambodge, malgré une amélioration du taux d’enregistrement de 73 % en 2014 à près de 90 % en 2021. Ce séminaire a mis l’accent sur la numérisation totale du registre d’état civil d’ici 2026 et la consolidation du cadre institutionnel et légal, s’appuyant sur des retours d’expérience francophones comme celle du Burkina Faso, pour garantir que chaque enfant obtienne ses droits dès la naissance.
Objectif : combler les dernières lacunes
Malgré ces avancées, l’enregistrement des décès reste encore partiel et les causes mal documentées. Pour progresser, il faut renforcer la coordination entre le ministère de la Santé, l’Institut national de la statistique et le Département de l’identification. Autre enjeu : accélérer la numérisation et assurer la compatibilité entre les systèmes.
Avec la CESAP, les autorités mènent actuellement une évaluation de l’exhaustivité du système CRVS. Elle permettra d’identifier les populations encore laissées de côté — personnes vulnérables, zones reculées — afin de leur garantir un accès aux droits.
Des partenaires comme l’OMS, le PNUD, Vital Strategies ou GHAI épaulent également le pays dans la modernisation de ses infrastructures, de ses lois et de ses processus.
Et après ? Vers une décennie CRVS 2.0
Alors que la « Décennie CRVS » touche à sa fin, une prolongation se dessine. L’objectif ? Renforcer l’inclusivité et la résilience des systèmes dans toute la région.
Le Cambodge joue déjà un rôle actif : il a accueilli en 2024 la 2ᵉ réunion du Réseau des professionnels de l’état civil d’Asie du Sud-Est. Mais le rapport de suivi 2025 devrait encore orienter les priorités à venir.
La CESAP continuera de favoriser l’échange d’expériences et d’innovations entre pays. Elle restera aussi aux côtés du Cambodge pour adapter l’aide internationale aux besoins du terrain.
{link} Ce post a été trouvé sur internet par notre rédaction voici la source Source