La démence est un terme général qui désigne un déclin sévère des aptitudes mentales d’un individu, à tel point que cela l’handicape dans sa vie quotidienne. Aujourd’hui, d’après l’Organisation mondiale de la santé, plus de 55 millions de personnes seraient atteintes de démence dans le monde avec près de 10 millions de cas chaque année. Le plus souvent (60 à 70% des cas), il s’agit de la maladie d’Alzheimer. Parmi les facteurs de risque favorisant l’apparition de la maladie, on compte l’âge, la surcharge pondérale ou l’obésité, le tabagisme, l’hypertension artérielle, le diabète, le manque d’activité physique, la surconsommation d’alcool, la dépression, mais aussi la solitude. D’après une méta-analyse menée par des chercheurs de la de la faculté de médecine de l’Université d’État de Floride (Etats-Unis), dont les résultats sont parus le 9 octobre dans Nature Mental Health, la solitude augmenterait de 31% le risque de développer une démence.
Pour en arriver à cette conclusion, les scientifiques ont analysé toutes les études précédemment réalisées sur le thème de la solitude et de la démence. Ils ont retenu celles qui s’étaient penchées sur la maladie d’Alzheimer et la démence vasculaire. En fin de compte, 21 études ont été incluses, ce qui représente la plus grande méta-analyse sur le sujet à ce jour sur plus de 600 000 participants.
« Ces résultats ne sont pas surprenants compte tenu des preuves de plus en plus nombreuses qui établissent un lien entre la solitude et une mauvaise santé », explique l’autrice principale de l’étude, Martina Luchetti, Ph.D., dans un communiqué de presse.
Un impact sur « la façon dont vous fonctionnez cognitivement »
La démence est un spectre rappelle-t-elle : il existe une différents de degrés et types de démence. « Il est important de continuer à étudier le lien entre la solitude et différents résultats ou symptômes cognitifs dans ce spectre. La solitude – l’insatisfaction à l’égard des relations sociales – peut avoir un impact sur la façon dont vous fonctionnez cognitivement et dans la vie quotidienne. » Il a même déjà été prouvé que l’isolement pouvait raccourcir la durée de vie d’un individu.
A contrario, il est régulièrement démontré que maintenir des liens sociaux est une excellente manière de faire travailler son cerveau et d’entretenir sa mémoire. Qu’il s’agisse d’un repas entre amis ou de bénévolat dans une association, les liens sociaux sont une source de stimulation intellectuelle à part entière. En effet, ils sollicitent des capacités de planification, langagières ainsi que différents types de mémoire (à court terme, à long terme ou prospective). Aussi, cela est scientifiquement prouvé : une vie sociale riche est associée à une vitesse de traitement de l’information cérébrale, une mémoire et une capacité visuo-spatiale (pour nous orienter dans l’espace) plus importantes au fur et à mesure que l’on vieillit. Sans compter qu’être entouré de gens que l’on a choisis est le plus souvent source de détente et de plaisir, deux aspects indispensables à notre bon fonctionnement mental.
« La solitude et l’isolement font le lit de beaucoup de problèmes de santé physique et mentale quand on avance en âge donc se retrouver ensemble et interagir dans un groupe, c’est excellent. C’est même indispensable pour bien vieillir. En plus de quoi, cela donne souvent un sens à sa vie », expliquait quant à lui le Dr de Ladoucette, gérontopsychiatre et président de la Fondation pour la Recherche sur Alzheimer, dans une conférence sur les « clés du bien vieillir » en septembre.
Des personnes âgées trop souvent isolées
Malheureusement, pour de nombreuses personnes, et de plus en plus en France, solitude et vieillissement vont souvent de pair. Si l’isolement social peut survenir à n’importe quel âge de la vie, il a tendance à augmenter avec les années. Selon une étude de la Fondation de France sur Les solitudes en France réalisée en 2014, dans l’Hexagone, une personne âgée sur quatre serait isolée à l’heure actuelle. Selon cette étude, les plus de 75 ans sont les plus touchés par la solitude : 1,5 million de personnes de cette tranche d’âge vivent aujourd’hui dans une solitude subie et 15 % d’entre elles n’auraient aucun lien social ou familial.
Pour lutter contre ce fléau, le Dr de Ladoucette encourage les personnes d’un certain âge à vivre en béguinage. Pour rappel, il s’agit d’un modèle innovant d’habitat API (habitat Accompagné, Partagé et Intégré à la vie locale). « Le béguinage est un ensemble immobilier à taille humaine, (10 à 25 logements maximum), organisé autour d’un jardin et d’espaces de vie partagés », est-il expliqué sur le site Vivre en béguinage.
{link} Ce post a été trouvé sur internet par notre rédaction voici la source Source