Le Cambodge mise sur le gaz naturel et l’hydroélectricité

Le Cambodge a abandonné son projet de construction d’une centrale électrique au charbon de 700 mégawatts (MW), d’un coût de 1,5 milliard de dollars, dans une réserve protégée le long de la côte sud-ouest. Une centrale au gaz naturel de 800 MW sera construite à la place, a déclaré Keo Rattanak, ministre de l’Énergie, à l’agence Reuters.

Afin de mettre en place ce projet de centrale au gaz naturel : « le Royaume envisage de construire un terminal de gaz naturel liquéfié (GNL) pour importer le combustible super réfrigéré et le regazéifier pour l’utiliser dans la centrale électrique », a déclaré Keo Rottanak.

Premier terminal méthanier au Cambodge

Le terminal méthanier, qui permet de réceptionner, stocker et regazéifier le GNL, bénéficiera probablement d’une installation terrestre fixe. Il sera alors le premier terminal GNL du Cambodge et permettrait l’ouverture d’un nouveau marché d’importation en Asie du Sud-Est.

« Le Premier ministre cambodgien Hun Manet devrait annoncer aujourd’hui l’annulation du projet de centrale électrique au charbon de 700 MW à Koh Kong et le plan de remplacement par une centrale au GNL de 800 MW qui sera mise en service après 2030« , a déclaré le ministre à Reuters.

Alors que le coût de la centrale à charbon avait été estimé à 1,5 milliard de dollars, ceux du nouveau terminal et de la centrale au gaz naturel restent pour l’instant inconnus.

L’éveil de critiques écologistes

Le projet de centrale au charbon de Botum Sakor avait été critiqué par les écologistes et certains habitants, qui lui reprochaient d’empiéter sur certaines des zones forestières denses, risquant ainsi de perturber la biodiversité et de polluer la réserve, qui abrite des dizaines d’espèces en voie de disparition.

La décision d’abandonner ce projet, qui devait commencer à produire de l’électricité à la fin de 2025, « reflète l’engagement du pays en faveur d’une énergie plus propre« , a déclaré Keo Rottanak. « L’annonce sera faite au Cambodge, mais ce sera un signal pour la COP28 », a-t-il poursuivi, faisant alors référence à la conférence annuelle des Nations unies sur le climat qui débute cette semaine à Dubaï, où des représentants du ministère cambodgien de l’environnement sont présents.

Quel avenir pour la production d’électricité au Cambodge ?

Le pays compte actuellement sept centrales hydroélectriques majeures en exploitation :  

  • la Kirirom 1 de 12 mégawatts dans la province de Kampong Speu, 
  • la Kamchay de 194 mégawatts dans la province de Kampot, 
  • la Kirirom III de 18 mégawatts dans la province de Koh Kong, 
  • la Russey Churm Krom de 338 mégawatts à Koh Kong, 
  • la Stung Atay de 120 mégawatts dans la province de Pursat,
  •  la Stung Tatay de 246 mégawatts à Koh Kong et 
  • la sous-Sésan II de 400 mégawatts dans la province de Stung Trèng.

Le Royaume souhaite porter sa part de capacité de production propre à 70 % d’ici 2030, contre 52 % en 2022, en construisant de nouveaux parcs solaires et éoliens et des projets hydroélectriques. L’hydroélectricité reste aujourd’hui la principale source d’énergie du pays.

Au cours de la dernière décennie, la demande en électricité a augmenté d’environ 15 % par an. Pour y répondre, le ministère souhaite se détourner du charbon, contrairement à d’autres pays de la région tels que la Malaisie et le Viêt Nam.

Il y a environ deux ans, le Cambodge a annoncé qu’il ne construirait pas de nouveaux projets de centrales au charbon, à l’exception de ceux qui sont déjà en cours de construction.

Le projet de centrale au charbon de Botum Sakor, qui vient d’être annulé, devait être construit, détenu et exploité par la Royal Group du Cambodge, un conglomérat local qui a également des investissements dans les télécommunications et les transports, et qui va maintenant construire le projet de gaz à la place, a déclaré Keo Rottanak.

Le groupe Royal n’a pas répondu immédiatement à une demande de commentaire de Reuters.

La construction du barrage hydroélectrique Stung Tatai Leu commence à Koh Kong

Le Premier ministre Hun Manet et l’ambassadeur chinois au Cambodge, Wang Wentian, ont présidé aujourd’hui la cérémonie d’ouverture du chantier de construction d’un barrage hydroélectrique de 150 mégawatts. Avec un capital d’investissement de près de 390 millions de dollars, le projet, développé par la société China National Heavy Machinery Corporation (CHMC) sous forme de BOT (construire-opérer-transférer), devrait être achevé en 2026. Le projet prévoit une concession de 39 ans, dont quatre ans pour la construction et 35 ans pour l’exploitation. En moyenne, 527 millions de kilowatt-heures devraient être vendus chaque année à l’Électricité du Cambodge (EDC), au prix de 7,92 dollars américains le kWh.

 

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@AKP

 

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