L’armée thaïlandaise prête à une « opération de haut niveau » si le différend frontalier avec le Cambodge s’aggrave

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L’armée thaïlandaise a déclaré être prête à lancer une « opération militaire de haut niveau » pour contrer toute violation de sa souveraineté, employant ainsi ses mots les plus fermes à ce jour dans le cadre d’un différend frontalier persistant avec le Cambodge, qui a ressurgi la semaine dernière lors d’un affrontement meurtrier.

Dans un communiqué publié tard jeudi, l’armée a indiqué que ses services de renseignement avaient constaté un renforcement de la préparation militaire du Cambodge à la frontière, alors même que des efforts diplomatiques étaient en cours, qualifiant cette situation d’« inquiétante ».

Cette déclaration tranche nettement avec celle du gouvernement, diffusée quelques heures plus tôt, qui exhortait le Cambodge à s’engager positivement dans le dialogue via un mécanisme existant entre les deux pays.

« L’armée est désormais prête à une opération militaire de haut niveau si cela s’avère nécessaire pour riposter à une violation de la souveraineté », précise le communiqué, publié à la veille d’une réunion des hauts responsables des forces armées prévue pour vendredi.

« Les opérations des unités à la frontière sont menées avec précaution, calme et en tenant compte de la situation afin d’éviter des pertes de part et d’autre, tout en étant prêtes à défendre pleinement la souveraineté du pays si la situation l’exige. »

Le gouvernement cambodgien n’a pas immédiatement répondu à une demande de commentaire concernant la déclaration de l’armée thaïlandaise vendredi.

Les deux gouvernements avaient échangé, ces derniers jours, des déclarations soigneusement formulées réaffirmant leur engagement au dialogue, après une brève escarmouche survenue le 28 mai dans une zone frontalière non délimitée, au cours de laquelle un soldat cambodgien a été tué.

Bien que les deux pays entretiennent une rivalité historique, leurs gouvernements affichent des relations amicales, en partie grâce à la proximité entre leurs anciens dirigeants influents : Thaksin Shinawatra pour la Thaïlande et Hun Sen pour le Cambodge, dont la fille et le fils sont aujourd’hui respectivement Premiers ministres de leurs pays.

Cette affaire survient à un moment délicat pour le gouvernement thaïlandais, dirigé par le Parti Pheu Thai, alors qu’il tente de relancer une économie en difficulté, menacée par de lourds droits de douane américains, et qu’il fait face à un défi de popularité après la suspension d’une aide financière phare destinée à des dizaines de millions de personnes.

Le parti de la famille milliardaire Shinawatra entretient des relations tendues avec l’armée thaïlandaise, qui a renversé deux de ses gouvernements lors des coups d’État de 2006 et 2014.

Les derniers affrontements meurtriers entre le Cambodge et la Thaïlande remontent à 2011, autour du temple de Preah Vihear, un édifice vieux de 900 ans au coeur d’un litige de plusieurs décennies qui alimente le sentiment nationaliste des deux côtés.

En 2013, la Cour internationale de Justice a statué en faveur du Cambodge, clarifiant une décision de 1962 lui accordant la juridiction sur le temple, et a ordonné le retrait des troupes thaïlandaises d’une partie des terres environnantes reconnues comme cambodgiennes.

Le Cambodge a déclaré cette semaine qu’il restait attaché à la paix et entendait résoudre le différend en saisissant la CIJ pour quatre sections de la frontière, invitant la Thaïlande à coopérer. La Thaïlande, de son côté, affirme ne pas reconnaître la compétence de la Cour.

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