L’absurde raison pour laquelle il ne fait pas bon d’être femme en cas d’arrêt cardiaque

, L’absurde raison pour laquelle il ne fait pas bon d’être femme en cas d’arrêt cardiaque

« It’s OK to Save My Life. » Dans la nouvelle campagne de prévention de la St John Ambulance, une association caritative britannique, quatre femmes s’affichent avec des brassières portant ce message. Pourquoi cela ? Car selon une étude dévoilée mercredi 16 octobre sur son site, près d’un tiers des Britanniques n’oserait pas pratiquer de massage cardiaque sur une femme…de peur de lui toucher les seins. Dans le détail, 33 % disent craindre d’être accusés de toucher de manière « inappropriée » en pratiquant des compressions thoraciques sur une femme en arrêt cardiaque en public, contre 13 % des femmes interrogées. Des chercheurs canadiens avaient déjà démontré que quand un arrêt cardiaque survient dans un lieu public, 68 % des hommes reçoivent un massage cardiaque par témoin contre 61 % des femmes. Un écart qui augmente bien entendu la mortalité de ces dernières.

« Un défibrillateur peut faire une différence cruciale, car utilisé dans les trois premières minutes, il peut augmenter jusqu’à 70 % les chances de survie d’une personne en cas d’arrêt cardiaque, rappelle St John Ambulance sur son site. Le défibrillateur est doté d’électrodes qui doivent être placées sur la peau nue au niveau de la poitrine. »

Informé de ce fait, 38% des sondés ont admis que leur niveau d’inconfort augmenterait encore. Pire encore, 46% des hommes interrogés ont avoué qu’ils se sentiraient moins à l’aise d’utiliser un défibrillateur sur une femme en sachant qu’il devrait pour ce faire lui retirer ses vêtements, dont son soutien-gorge.

Prendre le temps d’apprendre comment sauver une vie

 « J’ai vécu l’expérience d’être sur le terrain lorsqu’une personne a été victime d’un arrêt cardiaque suspecté, et c’était terrifiant. Il est si important que nous prenions tous le temps d’apprendre comment sauver une vie, car nous ne savons jamais quand nous pourrions avoir besoin de l’aide d’inconnus. Apprendre qu’en tant que femme, je suis plus à risque parce que les gens ne sont pas à l’aise pour apporter de l’aide en raison de mon sexe est choquant », témoigne la capitaine de l’équipe féminine du Chelsea FC, Millie Bright, qui fait partie des femmes participant à la campagne de prévention « It’s ok to save my life ».

Pour remédier à la disparité entre les sexes, la formation aux geste qui sauvent pourrait tout changer. En effet, 64% des sondés estiment que leur niveau de confort augmenterait s’ils avaient au préalable bénéficié d’une formation appropriée.

« Bien que cette dernière étude mette en évidence certains problèmes inquiétants concernant le niveau de confort des personnes à pratiquer la réanimation cardiopulmonaire sur des femmes, cela n’est pas totalement surprenant. Ces préoccupations sont fréquemment soulevées lors de nos sessions de formation », explique Jordan Davison, responsable de l’expérience communautaire chez St John Ambulance.

Il poursuit : « Notre message aux gens est qu’il vaut toujours mieux faire quelque chose que ne rien faire dans ces circonstances. Quel que soit le sexe, en matière de réanimation cardio-pulmonaire, tous les « corps » sont identiques, la technique est la même et tout le monde mérite les meilleures chances de survie possible. En soutenant cette campagne, en vous inscrivant à une démonstration publique gratuite de premiers secours, en visitant notre site Web pour obtenir des conseils de premiers secours ou en participant à une formation, brisons ce tabou ensemble et comblons définitivement cet écart inutile entre les sexes. »

Une disparité de traitement également remarquée au sein du corps médical

En 2023, des chercheurs canadiens avaient déjà démontré la différence de traitement entre hommes et femmes concernant les massages cardiaques. Leurs travaux portaient sur  plus de 40 000 patients atteints de crise cardiaques entre 2005 et 2015. « Les témoins sont moins susceptibles de pratiquer la réanimation cardio-pulmonaire (RCP) sur les femmes que sur les hommes, en particulier si l’urgence survient dans un lieu public », expliquaient-ils.

Au mois d’août, une étude réalisée par l’Université hébraïque de Jérusalem (Israël) montrait que la douleur des femmes était beaucoup moins prise au sérieux par le corps médical que celle des hommes. Sans surprise, cette disparité a des conséquences dramatiques sur la façon dont les femmes sont prises en charge aux urgences. Lors de leurs travaux, les chercheurs se sont également aperçus que les femmes attendaient au moyenne 30 minutes de plus aux urgences avant d’être vues par un soignant. Quand la consultation n’était pas due à un accident et sans cause apparente, son ressenti était enregistré par le personnel médical 10% moins fréquemment pour les femmes que les hommes. Ainsi, les femmes étaient 38% susceptibles de se voir prescrire des anti-douleurs contre 47% chez les hommes.

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