Comment cette tradition a-t-elle été créée et quelle a été son importance dans la société cambodgienne ? Selon Ang Choulean, ethnologue renommé et professeur à l’Université royale des beaux-arts de Phnom Penh, l’entrée des jeunes hommes dans la vie monastique répond autant à un souci d’éducation qu’à des objectifs religieux.
Ky Soklim : Quelle est la raison qui pousse les jeunes hommes à être ordonnés ?
Ang Choulean : Lorsque l’on étudie une activité sociale aussi complexe que celle-ci, il faut remonter dans le temps pour comprendre comment elle a vu le jour. Bien que cette activité ressemble à une activité bouddhiste, son origine ne doit pas nécessairement être liée à la religion ou à la spiritualité. Cela dit, la religion y joue également un rôle important.
L’ordination se présente sous de nombreuses formes et a de nombreuses raisons. Pour certains hommes, comme les personnes âgées, l’ordination peut être un moyen de se décharger de leurs responsabilités familiales, par exemple lorsque leurs enfants ont atteint la maturité et fondé leur propre famille. Lorsque vous êtes ordonné, vous devez vivre et étudier dans des monastères.
Certains hommes peuvent vouloir être ordonnés afin de devenir une meilleure personne dans la société. Dans ce cas, l’ordination bouddhiste a des points communs avec une activité sociale appelée « chlorng vei », généralement désignée comme un « rite de passage ».
Les « rites de passages », qu’ils soient petits ou grands, sont organisés pour marquer le développement d’une personne tout au long de sa vie, par exemple lorsqu’elle devient un enfant, un adolescent ou un adulte. La cérémonie de naissance pour les bébés, la cérémonie de mariage pour les adultes et les funérailles pour les morts peuvent toutes être considérées comme des formes de rites de passage .
Ky Soklim : Pourquoi l’ordination bouddhiste est-elle considérée comme une forme de rite de passage ?
Ang Choulean : Traditionnellement, dans l’ancien temps, lorsque les jeunes gagnaient en âge, les filles devaient rester à la maison, s’occuper d’elles-mêmes, faire le ménage, apprendre la vie de femme en vue du mariage. Cela pouvait durer un certain temps.
Pour les garçons, l’idéal était normalement d’être ordonné et de passer quelques années dans des monastères bouddhistes où ils apprenaient la voie du Dharma, l’indépendance, l’autodiscipline, les aptitudes à la vie quotidienne et acquéraient les connaissances nécessaires pour devenir des personnes éduquées.
Dans certains cas, les garçons pouvaient rester ordonnés pendant de nombreuses années. Mais dans la plupart des cas, ils quittaient la vie de moine lorsqu’il était généralement admis qu’ils avaient été bien formés et éduqués pour devenir chef de famille.
Selon une règle générale, les garçons qui étaient restés ordonnés pendant au moins cinq ans étaient considérés comme des candidats de choix au mariage par les familles des filles lorsqu’ils se défroquaient.
À certaines périodes de l’année, 20 à 30 garçons de plusieurs villages peuvent se réunir pour préparer leur ordination. Selon l’endroit, la cérémonie peut durer plusieurs jours, commençant dans les familles et se déroulant ensuite dans les pagodes. Lorsque le « vulgus pecum » reçoit enfin la robe de moine, il est officiellement « ordonné ».
En résumé, l’ordination dans ces cas est effectuée afin que les garçons puissent être formés pour devenir des personnes mûres, et en particulier pour devenir des chefs de famille responsables.
Avec l’aimable autorisation de Cambodianess, qui a permis la traduction cet article et ainsi de le rendre accessible au lectorat francophone.
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