La querelle des mines terrestres ravive les tensions entre la Thaïlande et le Cambodge

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La Thaïlande a accusé le Cambodge d’avoir posé des mines terrestres dans une zone frontalière disputée, après que trois de ses soldats ont été blessés. Phnom Penh a toutefois rejeté ces accusations, affirmant que les militaires thaïlandais s’étaient écartés des itinéraires convenus et avaient déclenché une mine datant des décennies de conflit passé.

Les autorités thaïlandaises ont précisé que les trois soldats avaient été blessés, l’un d’eux ayant perdu un pied, lors d’une patrouille le 16 juillet, côté thaïlandais de la zone frontalière litigieuse entre Ubon Ratchathani et la province cambodgienne de Preah Vihear.

Le ministère cambodgien des Affaires étrangères a nié toute pose récente de mines, déclarant lundi soir que les soldats thaïlandais avaient quitté les routes de patrouille convenues pour pénétrer sur le territoire cambodgien, dans des zones encore infestées de mines non explosées. Le Cambodge demeure en effet parsemé de mines terrestres issues de plusieurs décennies de conflits.

« Le gouvernement royal du Cambodge rejette catégoriquement ces allégations sans fondement », a déclaré le ministère. Il a ajouté que le pays restait pleinement engagé dans la Convention d’Ottawa, un accord international interdisant les mines antipersonnel.

Lundi, l’armée thaïlandaise a affirmé que dix mines terrestres de type PMN-2, de fabrication russe, fraîchement posées — des mines que la Thaïlande n’utilise ni ne stocke — ont été découvertes entre le 18 et le 20 juillet, près de la zone où les soldats ont été blessés.

« Il s’agit d’une violation flagrante de la souveraineté et de l’intégrité territoriale du Royaume de Thaïlande, ainsi que d’une transgression manifeste des principes fondamentaux du droit international », a déclaré Maratee Nalita Andamo, porte-parole adjointe du ministère thaïlandais des Affaires étrangères, lundi à Bangkok.

Selon le Centre d’action contre les mines du Cambodge (CMAC), qui estime que 4 à 6 millions de mines subsistent sur l’ensemble du territoire, cinq personnes ont été tuées et une douzaine blessées par des mines ou des munitions non explosées au Cambodge durant les quatre premiers mois de 2025.

La zone où les soldats thaïlandais ont été blessés se trouve à proximité de l’endroit où un soldat cambodgien a été tué en mai, suite à un bref échange de tirs entre les troupes des deux pays.

Cette fusillade a dégénéré en une crise diplomatique plus large entre les deux voisins d’Asie du Sud-Est, déstabilisant le gouvernement thaïlandais et entraînant la suspension du Premier ministre.

La Thaïlande a annoncé son intention de publier une condamnation officielle et de demander des comptes au Cambodge pour violation du traité sur les mines, tout en renforçant la vigilance lors des patrouilles frontalières.

De son côté, le Cambodge estime que cet incident démontre la nécessité pour les deux pays de régler leur différend frontalier devant la Cour internationale de Justice.

Bangkok a toutefois rappelé qu’elle n’a jamais reconnu la compétence de la Cour sur cette question, préférant résoudre le différend par des mécanismes bilatéraux.

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