La Chine n’a pas signé de nouveau prêt au Cambodge l’année dernière, selon les dernières données du ministère cambodgien des finances. Il s’agit d’un revirement spectaculaire de la part du principal créancier du pays qui, s’il se poursuit, pourrait affecter les projets d’infrastructure dans ce pays d’Asie du Sud-Est.

Avec environ 4 milliards de dollars de prêts en cours, la Chine représente plus d’un tiers de la dette du pays, selon les données du gouvernement cambodgien. Cela en fait le premier créancier, avec un stock représentant environ un dixième du produit intérieur brut du Cambodge.

L’effondrement des accords de prêt signés l’année dernière contraste avec de nouveaux accords de crédit d’une valeur de 302 millions de dollars en 2023 et de 567 millions de dollars en 2022, selon les données officielles.

Les prêts de la Chine au Cambodge ont été largement consacrés à des projets d’infrastructure, tels que des aéroports et des routes.

Classé parmi les pays les moins avancés par les Nations unies, le Cambodge est très dépendant des financements étrangers, comme l’a noté le FMI dans un rapport publié en janvier.

Le ministère chinois des affaires étrangères n’a pas immédiatement répondu à une demande de commentaire lundi, mais il a déclaré à plusieurs reprises que la Chine et le Cambodge étaient des « amis inébranlables » et que Pékin avait l’intention de continuer à promouvoir le développement du pays. Pékin a réduit ses investissements à l’étranger ces dernières années et certains projets qu’elle a financés au Cambodge ont été jugés infructueux, ont déclaré des responsables.

Meas Soksensan, porte-parole du ministère cambodgien des finances, a déclaré lundi à Reuters que le gouvernement n’était pas préoccupé par la baisse des prêts, notant que les accords de crédit dépendaient des études de faisabilité. « De nouveaux projets sont en cours de discussion et seront bientôt signés », a-t-il ajouté.

Le Cambodge a annoncé un investissement chinois pour un nouveau canal dont le coût est estimé à 1,7 milliard de dollars et qui pourrait être le projet d’infrastructure le plus coûteux du pays, mais jusqu’à présent, Pékin n’a divulgué aucun chiffre concernant son éventuelle contribution.

Les décaissements chinois pour les prêts déjà accordés se sont poursuivis l’année dernière, mais à un rythme plus lent que par le passé, selon les données.

Le Cambodge a reçu des crédits d’une valeur de près de 241 millions de dollars de Pékin l’année dernière, contre 366 millions de dollars en 2023 et 301 millions de dollars en 2022, selon les données officielles. (Reportage de Francesco Guarascio ; reportage complémentaire de Laurie Chen à Pékin ; rédaction d’Aidan Lewis)

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